Ce matin-là, sur un coup de tête, on a quitté Nyons pour explorer Mirabel-aux-Baronnies, le petit village perché qu’on aperçoit au loin entre chez nous et Vaison-la-Romaine. On se demandait bien ce qu’on allait y trouver. Que voir à Mirabel-aux-Baronnies, à part les vignes tout autour ? Ma femme et moi avions juste entendu parler du marché et du panorama de Mirabel, alors on s’est dit : allez, pourquoi pas ! Huit kilomètres de route plus tard, après des oliveraies et des champs d’abricotiers en fleurs, nous voilà arrivés. En approchant, la silhouette du clocher en fer forgé de l’église se détache sur le ciel bleu – le charme provençal du village opère déjà.
Ce vendredi matin, la place du village accueille un petit marché. Rien à voir avec le grand marché de Nyons : seulement quelques stands, mais une ambiance bon enfant et tranquille. Un maraîcher nous fait goûter ses olives noires de Nyons – un délice – tandis que sa voisine propose du miel de lavande. Ma femme craque pour un pot de tapenade verte après l’avoir savourée sur un morceau de pain. On papote avec les commerçants, tout le monde est souriant. Le panier rempli de nos trouvailles, on s’installe en terrasse pour un café, accompagné d’un croissant tout chaud sorti du four de la boulangerie d’en face à la devanture rétro. On savoure ce petit-déjeuner improvisé au soleil en se disant qu’on a bien fait de venir.
On continue la balade dans les ruelles en pente de Mirabel. Les calades bordées de vieilles pierres dévoilent des portes en bois patiné et des pots de géraniums aux fenêtres. La placette ombragée avec sa fontaine qui murmure accueille un chat paresseux, étiré sur un muret au soleil. On flâne sans but, complètement sous le charme. Au loin, le clocher sonne midi, comme pour marquer le rythme paisible du village. On respire profondément, détendus.
On découvre aussi le Vieux Moulin, un ancien moulin à olives transformé en petit musée. Une dame du village nous en fait spontanément la visite : énorme presse en bois, meules de pierre, outils d’autrefois... Elle raconte comment on fabriquait l’huile d’olive ici autrefois, entièrement à la force des bras. Fascinant ! On ressort de là avec l’impression d’avoir voyagé dans le temps.
On poursuit ensuite notre exploration en suivant un sentier vers la Tour de Mialon. Ça grimpe un peu entre les vignes, mais en quelques minutes on atteint les ruines de l’ancienne tour de guet. De là-haut, le panorama est époustouflant : le Mont Ventoux domine l’horizon au sud, et la vallée de l’Eygues s’étire vers Nyons. Mirabel-aux-Baronnies paraît minuscule sous nos pieds, ses toits de tuiles rousses perdus au milieu des oliviers. On reste là un moment à contempler en silence, le visage caressé par la brise tiède. On se dit que le coucher de soleil vu d’ici doit être grandiose – une raison de plus pour revenir !
De retour au village, on s’arrête à la Maison des Vins. Le responsable nous propose gentiment de goûter quelques crus locaux – difficile de refuser ! On découvre ainsi que Mirabel et ses environs produisent d’excellents Côtes-du-Rhône Villages. On savoure un rouge fruité du coin tandis que notre hôte nous parle du terroir et de la cohabitation unique de la vigne et de l’olivier dans le paysage. Bien sûr, on repart avec une bouteille sous le bras et l’information qu’en août se tient ici une fête du vin avec dégustations et sardinade géante. On se promet de revenir pour ça.
En quelques heures, on a fait le plein de Provence authentique. Notre panier déborde de bonnes choses et nos têtes sont pleines de belles images. Ce petit village viticole sans prétention nous a conquis. Sur la route du retour, on se demande déjà quand y revenir – pourquoi pas avec des amis, pour partager ce coin de paradis ?
Pour aller de Nyons à Mirabel-aux-Baronnies, franchement, c’est pas sorcier. C’est juste à côté. Nous, on y va souvent en voiture, mais t’as aussi d’autres options si t’as envie de te dégourdir les jambes ou de prendre l’air.
En voiture, tu sors de Nyons direction Vaison-la-Romaine, tu suis la D538, et en gros dix minutes plus tard, t’es arrivé. La route est super chouette, ça serpente un peu entre les oliviers et les vignes, avec des petits coins où t’as envie de t’arrêter juste pour regarder.
Si t’as plus de temps et que t’aimes marcher, y’a moyen d’y aller à pied. Y’a un sentier sympa qui passe par le col de la Croix Rouge. On l’a fait une fois au printemps avec ma femme, c’était top. Compte une bonne heure et demie de marche tranquille. Faut de bonnes chaussures, mais le panorama vaut le détour, surtout quand le soleil tape un peu sur les collines. On avait croisé deux chevreuils sur le chemin, c’était inattendu !
Et puis pour ceux qui préfèrent pas conduire ou marcher, y’a aussi un petit bus local qui fait la navette entre Nyons et Mirabel. Je crois qu’il passe plusieurs fois par jour en semaine. Ça prend une dizaine de minutes, pas plus. Faut juste penser à bien regarder les horaires, parce qu’ici, c’est pas le métro non plus.
Bref, que tu sois en voiture, à pied ou même en bus, rejoindre Mirabel-aux-Baronnies depuis Nyons, c’est facile comme tout. Et honnêtement, le coin vaut le coup d’œil.