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LE VILLAGE QUI SE CACHE AU BORD DE L’OUVÈZE
Entre Buis-les-Baronnies et Séderon, la route file dans la vallée et longe la rivière Ouvèze. Si on ne connaît pas, on peut passer devant Sainte-Euphémie sans même le remarquer. Mais si l’on prend la peine de tourner le volant et de s’arrêter, c’est un tout autre décor qui se révèle : un petit bourg tranquille, lové dans la lumière chaude de la Drôme provençale. Ici, on est dans le pays de l’abricot, des vergers parfumés, des vignes qui ondulent sous le vent et des oliviers qui scintillent au soleil.
LE CHARME D’UN VILLAGE MÉDIÉVAL
Les ruelles pavées serpentent entre des maisons en pierre aux toits de tuiles romaines. Certaines façades portent encore les traces du temps : un crépi usé, une porte ancienne en bois patiné, des volets aux teintes passées par le soleil. Par endroits, les murs sont couverts de vignes vierges ou de roses trémières. Sur la petite place, un mûrier blanc vieux de presque trois siècles tend ses branches pour offrir de l’ombre. On imagine facilement la vie d’autrefois : l’ancien château, détruit au XVIIᵉ siècle, dont le village suivait le plan en carré, les remparts, les passages voûtés comme ce fameux soustet qui reliait l’intérieur à l’extérieur du bourg. Ici, le silence n’est troublé que par le clapotis des fontaines et le ruissellement discret des anciens lavoirs.
ENTRE HISTOIRE ET HORIZONS
Sur la placette, deux édifices se font face : l’église et le temple protestant, témoin rare du passé huguenot des Baronnies. D’après la tradition, Sainte-Euphémie aurait été fondée par les Templiers. Plus étonnant encore : en 1633, Louis XIII offrit le village aux princes Grimaldi de Monaco, en compensation de la perte du royaume de Naples. Si la Révolution n’était pas passée par là, ce petit bout de Drôme serait peut-être encore monégasque…
RANDONNÉES ET POINTS DE VUE
Autour, les collines invitent à partir à pied ou à vélo. Plusieurs sentiers partent du village, dont un très joli qui longe les petites gorges de l’Ouvèze pour rejoindre Saint-Auban. Il mène au plateau des Moures, d’où l’on a une vue splendide sur la vallée et les gorges sauvages de Saint-Colomban. En descendant, on traverse des sous-bois frais, on longe la rivière, et au printemps, l’air se charge du parfum des lavandes en fleurs. D’autres chemins grimpent vers les crêtes : panorama garanti sur les montagnes drômoises, et par temps clair, le mont Ventoux se dessine à l’horizon. En chemin, on croise parfois un vieux cabanon en pierre ou une petite chapelle perdue dans la garrigue.
UNE ÉTAPE À NE PAS MANQUER
Sainte-Euphémie-sur-Ouvèze n’a rien de tapageur, et c’est ce qui fait tout son charme. C’est un endroit où l’on prend son temps, où l’on s’assoit sur un banc pour écouter l’eau couler, où l’on discute avec un habitant qui vous parle de la météo ou de la récolte d’abricots. Avant de repartir, goûtez au miel local : un concentré de soleil et de fleurs de Provence que vous n’oublierez pas de sitôt.