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Moi, Papy Chris, quand je fouille dans les archives de Nyons, je tombe parfois sur des histoires qui donnent presque le tournis. Celle-ci en fait partie. Figure-toi qu’à la fin du XIXᵉ siècle, Nyons a sérieusement envisagé de devenir une station hivernale et balnéaire, rien que ça. Une vraie ville de cure, avec hôtels, casino, théâtre, jardins et fontaines lumineuses. Le « Petit Nice de la Drôme », version thermale.
À l’époque, la mode est aux stations climatiques et thermales. Hyères, Cannes, Contrexéville tout le monde ne parle que de ça. Et Nyons, dans son coin de Drôme provençale, se dit : pourquoi pas nous ?
Il faut dire qu’on a deux cartes maîtresses. D’abord le climat doux de Nyons, son microclimat réputé, et ce fameux Pontias, ce vent frais et caressant qu’on compare volontiers à une brise marine. Ensuite, les eaux thermales de Condorcet, connues depuis longtemps pour leurs vertus médicinales. Avec ça, certains se voient déjà attirer curistes, hivernants et étrangers fortunés.
En 1886, le maire Paul Laurens annonce la couleur : une société privée veut créer à Nyons une station d’hiver, complétée par une station d’été sur le plateau de la Garde Grosse, à 945 mètres d’altitude. Des terrains sont achetés à la Peyrière, pour plus de 100 000 francs une somme énorme pour l’époque.
Mais il y a un hic : tout dépend de l’arrivée du chemin de fer. Sans train, pas de curistes. Nyons est encore trop enclavée.
Dix ans plus tard, en 1896, sort une plaquette publicitaire de 23 pages : Nyons-Condorcet, station balnéaire et hivernale. Un vrai catalogue de promesses. On y vante le climat, les paysages, la douceur de vivre, et surtout les eaux de Condorcet. Le but est clair : attirer des investisseurs et des souscripteurs.
Bonne nouvelle l’année suivante : en 1897, la ligne Pierrelatte-Nyons est inaugurée en grande pompe par le président Félix Faure. Nyons est enfin reliée au réseau national. Le rêve semble à portée de main.
Les sources de Rouet et de Lancerant sont comparées sans rougir à celles de Contrexéville ou même à certaines eaux allemandes. Selon les analyses de l’époque, elles soignent tout ou presque : affections urinaires, troubles digestifs, rhumatismes, maladies de la peau, du foie, anémie, convalescence…
L’eau salée de Lancerant est même présentée comme un substitut aux bains de mer, sans leurs inconvénients. Autant te dire que sur le papier, c’est le jackpot médical.
Les plans font rêver : grand établissement hydro-minéral, grand hôtel de 58 chambres, casino, théâtre de 500 places, jardins en terrasses, fontaines lumineuses, kiosque à musique, villas et chalets.
Les emplacements évoqués correspondent aujourd’hui à des lieux bien connus : la coopérative Vignolis, la rue Chantemerle, et le secteur de la place Olivier de Serres. Quand on y pense, ça fait drôle.
Les promoteurs ne s’arrêtent pas là. Ils veulent produire et distribuer l’électricité, gérer l’eau potable, et même créer un tramway électrique entre Nyons et Vaison. En clair : contrôler tous les services modernes de la ville. Ambitieux peut-être trop.
Les actions sont à 100 francs, payables en plusieurs fois, avec un rendement annoncé de 8,52 %. On promet des dividendes confortables et même des logements accessibles, censés sécuriser l’avenir des familles. Un discours très paternaliste, typique de l’époque.
Malgré le train, Nyons reste isolée. Les souscripteurs ne suivent pas vraiment. Les sociétés ne se constituent jamais totalement. Les projets se succèdent et tombent à l’eau : 1902, 1907, 1911 toujours des annonces, jamais de concrétisation. Après la Première Guerre mondiale, le rêve thermal est définitivement abandonné.
Pas de station thermale, pas de casino. Mais Nyons a su rebondir autrement. En 1925, la ville est reconnue pour son caractère pittoresque. En 1927, le pont sur l’Eygues entre dans les démarches de classement. Et en 2010, Nyons devient officiellement commune classée de tourisme.
Comme quoi, à Nyons, les grands rêves ne meurent jamais vraiment ils changent juste de forme.
Parce qu’à la fin du XIXᵉ siècle, tout le monde ne jurait que par les cures et les stations climatiques. Et franchement, Nyons avait de sérieux arguments : un climat doux, le fameux Pontias qui rafraîchit l’été, et juste à côté, les eaux thermales de Condorcet réputées presque miraculeuses. À l’époque, on s’est dit : si ça marche à Contrexéville, pourquoi pas chez nous ?
Accroche-toi bien un grand établissement thermal, un hôtel de luxe, un casino, un théâtre de 500 places, des jardins, des fontaines, même un tramway électrique ! Sur le papier, Nyons allait jouer dans la cour des grandes stations. Moi je dis souvent : on avait tout prévu… sauf le grain de sable qui allait bloquer la machine.
Parce que rêver, c’est bien, mais payer, c’est mieux.
Nyons est restée longtemps enclavée, les investisseurs n’ont pas vraiment suivi, les sociétés n’ont jamais été solidement montées, et chaque nouveau projet finissait par tomber à l’eau. Résultat : pas de thermes, pas de casino… mais une sacrée histoire à raconter aujourd’hui.
Comme quoi, à Nyons, les grands rêves ont parfois pris l’eau…
mais ils font encore pétiller la mémoire.