Tu me dis quand, je te dis où — CLIQUE ICI pour un conseil local → Tell me when, I’ll tell you where — CLICK HERE for local advice →
Me suivre sur https://www.facebook.com/groups/nyonsaujourdhui
Visiter le Château de Suze-la-Rousse en Provence
Suze-la-Rousse en Provence
Ah, mon petit, laisse-moi te dire : ce château de Suze-la-Rousse, je l’ai toujours vu veiller sur nos vignes. Il est juché là-haut sur son rocher, au-dessus des rangées de ceps qui font la fierté des Côtes du Rhône, mélange de forteresse austère et de palais Renaissance. Depuis 1964, il est classé monument historique et appartient maintenant au département ; on y a même installé un musée et l’Université du vin.
Tu sais, ce promontoire est habité depuis l’époque gallo-romaine. Charlemagne, en 793, a offert ces terres à son cousin Guillaume au court nez pour le remercier d’avoir libéré Orange. À l’époque, ce n’était qu’un relais de chasse. C’est en 1173 que tout a vraiment commencé : Tiburge d’Orange a épousé Bertrand des Baux et lui a apporté Suze en dot. Lui, un vrai bâtisseur ! Il a fait sortir de la roche ocre un château fort avec remparts, douves, pont-levis, créneaux, un puits de 34 mètres et une chapelle. On était au cœur d’un vignoble de 1 600 hectares, et la forteresse protégeait tout ce beau monde. Plus tard, au XIVᵉ siècle, Marguerite des Baux, qu’on appelait « la Rousse » à cause de la couleur des pierres, a donné son nom au village.
La famille de La Baume-Suze est arrivée au XVᵉ siècle, et là, mon garçon, le château s’est transformé. En 1551, l’évêque d’Orange a fait construire une cour d’honneur Renaissance. François de La Baume-Suze, gouverneur de Provence, a même aménagé un jeu de paume en 1564 pour accueillir Catherine de Médicis et le futur roi Charles IX. Au fil des XVIᵉ et XVIIIᵉ siècles, ils ont ajouté des décors peints, des stucs, un escalier monumental et une belle cheminée. Le château s’est ouvert, avec de grandes fenêtres et des appartements élégants, et un parc avec palmeraie est né. C’était devenu un lieu de villégiature.
Puis la Révolution est passée par là ; le château a été pillé. Au XIXᵉ siècle, les Isnards-Suze l’ont restauré. À force de mariages, il a fini entre les mains de la marquise de Bryas qui, en 1958, en a fait don à une association. Classé en 1964, il a été racheté par le conseil général de la Drôme l’année suivante.
Ce qui me plaît, c’est que malgré son allure imposante, l’endroit mêle forteresse et élégance. Les murs épais et le donjon témoignent du temps où l’on se protégeait, mais la cour intérieure italienne et la cheminée du XVIᵉ siècle sont splendides. On voit encore les douves médiévales, le jeu de paume de 1564 et la chapelle Saint-Michel. Autour, la Garenne s’étend sur 23 hectares, avec pins, chênes, lauriers-tins, érables de Montpellier. Il y a un colombier, un vieux terrain de jeu de paume et un jardin où poussent 70 cépages différents.
Aujourd’hui, le château revit. En 2013, un parcours muséal a été inauguré, et depuis 1978, l’Université du vin y forme les passionnés. Toute l’année, on peut y flâner, admirer les appartements et les expositions, et des concerts y résonnent grâce à l’acoustique étonnante de la cour d’honneur. C’est pour ça que, quand je passe dans la vallée et que j’aperçois sa silhouette blonde sur la colline, je souris : ce monument, témoin de plus de mille ans d’histoire, continue d’émerveiller les gens d’ici et d’ailleurs, et rappelle la richesse de notre Drôme provençale.
Temps estimé : ~ 25-30 minutes sans trafic.
Route conseillée : tu prends la route départementale D94, ou un chemin passant par Tulette et Saint-Maurice-sur-Eygues.
En bus : il y a une ligne (ligne régionale) entre Nyons et Suze-la-Rousse, coût très raisonnable (quelques euros).