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Vers 1900, des paysans traversent l’arche de pierre du Pont Roman avec leurs ânes chargés. En arrière-plan : les toits rouges, les oliviers centenaires, et le soleil de la Drôme provençale.
Ah, le Pont Roman de Nyons, chaque fois que je le regarde, je me dis que c’est plus qu’un simple ouvrage d’art : c’est un vrai pont médiéval, un viaduc ancien taillé dans la mémoire. Dans ses pierres, tu vois les siècles se serrer la main. Pour nous, c’est un monument patrimonial, un monument emblématique même, avec son arche de pierre unique, sa silhouette de pont historique qu’on reconnaît de loin. Un vrai pont monumental qui a défié le temps, mais qui garde encore le charme d’une simple passerelle en pierre.
Remonte au XIVᵉ siècle, gamin. Nyons grandissait, entre le centre historique et la Place des Arcades, les petites rues qui filaient vers les collines d’oliviers et le quartier du Pontias. Mais l’Eygues, ce torrent capricieux, séparait les gens. On rêvait d’un pont de pierre pour relier les rives, assurer les échanges, faire prospérer le commerce d’huile et de vin.
En 1341, on lance le chantier. C’est long, très long. Les culées d’abord, puis, en 1398, on confie la tâche à Guillaume de Pays, un artisan du coin, pour bâtir l’arche unique de près de 43 mètres. Imagine le boulot ! Les pierres taillées, les cordes, les charrettes de matériaux, les ouvriers qui s’éreintent au soleil de la Provence ensoleillée. La ville fournit les vivres et les bras. Et en 1409, le miracle s’accomplit : l’arche est bénie, symbole du génie civil du Moyen Âge.
Tu le vois encore aujourd’hui : cette arche, c’est une prouesse technique. Haute de presque 19 mètres, large de 3,95 m seulement, elle n’a pas peur de l’Eygues qui gronde en dessous. Un vrai vestige médiéval, classé comme patrimoine dès 1925.
Autrefois, au centre du tablier, une tour de péage contrôlait les passages. Les rampes étaient si raides (plus de 10 %) que les charrettes grinçaient de toutes leurs roues pour grimper. On raconte même ce dicton local : « il faut passer sous le pont avant de passer dessus », à cause du passage voûté qui se cache dans la culée.
Pendant quatre siècles, il ne bouge presque pas. Vers 1850, on enlève la tour, puis en 1970, le Pont de l’Europe vient soulager le trafic. Mais notre vieux pont reste là, solide, fidèle, monument à visiter pour qui vient à Nyons.
Ferme les yeux et imagine : début du XXᵉ siècle. Une vidéo muette, un peu tremblotante. Des paysans passent avec leurs ânes, chargés de paniers, de jarres d’huile d’olive, de ballots de lavande et de fagots. L’âne hésite, ses sabots claquent, une clochette tinte doucement. Dans l’air, les cigales chantent déjà l’été, et on devine le parfum des champs.
Là, le pont devient plus qu’un décor : c’est un lieu pittoresque, une halte touristique avant l’heure, un patrimoine vivant où se croisent familles, récoltes et traditions.
Aujourd’hui encore, le pont reste un site incontournable, un monument à visiter quand tu viens en Baronnies provençales. On aime y traverser le pont, flâner au bord de l’Eygues, ou simplement contempler l’arche depuis la berge. Certains préfèrent se promener dans le vieux Nyons, d’autres longer la rivière jusqu’au vieux moulin à huile, vestige d’un autre temps.
Et puis il y a ces instants magiques : s’arrêter au milieu, lever les yeux, photographier le panorama, admirer ce point de vue sur la ville, attendre le soir pour contempler le coucher de soleil sur les collines. Là, tu ressens l’authenticité, la mémoire des anciens, ce charme d’antan que Nyons garde précieusement.
Les visiteurs suivent parfois un sentier de découverte ou une visite guidée qui raconte tout ça. Pour d’autres, c’est juste une balade patrimoniale, les mains posées sur les parapets bas, avec l’odeur des traditions provençales dans l’air.
Tu vois, gamin, le Pont Roman, c’est pas seulement de la pierre. C’est une mémoire sculptée, une page d’histoire figée dans le calcaire. Il garde les secrets des artisans médiévaux, des charrettes de blé, des promeneurs d’hier et d’aujourd’hui.
Quand tu y ajoutes une vieille vidéo de 1900, avec ses paysans et ses ânes, tu redonnes voix à ce patrimoine vivant. Tu relies le passé et le présent, les pierres et les hommes, les gestes oubliés et le regard émerveillé des visiteurs d’aujourd’hui.
Et crois-moi : marcher dessus, c’est plus qu’un trajet. C’est une rencontre avec l’âme de Nyons.