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À Nyons, de nombreux candidats à la location se retrouvent face à un obstacle dont ils n’avaient jamais entendu parler : la garantie loyers impayés, appelée GLI. Ce dispositif, pensé pour rassurer les propriétaires, finit par exclure une quantité impressionnante de locataires parfaitement solvables.
L’histoire revient souvent : un couple nyonsais, des économies sur le compte, un garant solide et pourtant des refus en série. Sans CDI et sans revenus équivalant à trois fois le loyer, impossible d’obtenir les clés d’un logement. Et pour ne rien arranger, la GLI interdit de cumuler cette assurance avec une caution solidaire, ce qui ferme encore plus de portes.
Ce phénomène dépasse largement les frontières de Nyons : de Marseille à Bordeaux, les mêmes profils se heurtent à ces critères impitoyables.
Pour être accepté sous une GLI, l’assureur impose des conditions très serrées :
disposer de revenus supérieurs ou égaux à trois fois le montant du loyer ;
présenter un emploi stable : CDI confirmé, fonctionnaire titulaire, ou revenus très réguliers sur plusieurs années ;
ne pas avoir de garant physique (hors étudiants et apprentis) ;
fournir des ressources considérées comme “sûres”, alors que certaines allocations ne sont retenues qu’en partie.
Ces exigences laissent de côté une bonne partie des demandeurs : intérimaires, indépendants, CDD, saisonniers, retraités aux revenus modestes, personnes proches de la retraite avec pourtant un solide patrimoine… Tous se retrouvent classés dans la case “non éligibles”.
Avec une grille aussi rigide, beaucoup ne passent même pas la première étape. Et la frustration monte.
Des locataires racontent qu’ils travaillent, qu’ils paient leurs charges, parfois depuis des années, mais qu’on leur refuse un logement parce qu’il manque quelques dizaines d’euros pour atteindre la fameuse règle des trois fois le loyer.
Résultat : la GLI sélectionne uniquement des dossiers “parfaits” et renvoie tous les autres vers les rares offres sans assurance. Cela crée un embouteillage, une tension énorme, et un sentiment d’injustice grandissant.
Une question revient souvent dans les conversations locales :
“Pourquoi voit-on tant d’appartements à louer qui restent vides pendant des mois ?”
La réponse tient souvent en un mot : GLI.
Un retraité, même avec un compte bien rempli ; un couple avec 200 000 € d’économies ; un adulte proche de la retraite ; un indépendant qui gagne correctement sa vie… Aucun ne passe si le dossier ne colle pas à la grille de l’assureur.
On en arrive à des situations absurdes : même avec un million d’euros sur son compte, on peut être refusé.
Une caution bancaire d’un an ? Non plus. Rien n’y fait.
Pendant ce temps, des logements restent fermés, les clefs dans un tiroir.
Ce blocage n’existe pas de la même manière en Italie, en Espagne ou ailleurs en Europe, où l’évaluation se fait plus souvent “à l’humain” qu’à la machine.
Face à ce constat, il ne reste qu’une échappatoire : le locatif entre particuliers.
Ceux-ci restent libres d’apprécier un dossier dans sa globalité : parcours, économies, comportement, stabilité réelle.
Ils peuvent accepter un retraité, un couple avec un apport important, ou un indépendant qui vit correctement de son activité.
Sans eux, de nombreux habitants — même solvables — ne pourraient simplement plus se loger.
Quelques solutions existent déjà :
le dispositif public Visale, qui joue le rôle de caution gratuite ;
les assurances privées que le locataire peut souscrire lui-même.
Mais encore faut-il que les propriétaires acceptent ces alternatives.
Certains élus proposent de déplacer la GLI sur le locataire plutôt que sur le bailleur, d’autres veulent adapter les critères.
Une chose est sûre : tant que rien ne bouge, des locataires parfaitement solvables continueront de rester bloqués, victimes d’un système qui privilégie le risque zéro au bon sens.