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Je vais te dire un truc, mon petit : à Nyons, on ne rigole pas avec l’huile d’olive. Ici, l’AOP Nyons, c’est pas juste un sigle sur une étiquette, c’est presque une bénédiction un mélange de soleil, de pontias, de savoir-faire, et de ce petit quelque chose qu’on appelle « l’âme des Baronnies ». Et crois-moi, après dix ans à vivre ici, à deux pas de la place de la Libération, j’en ai vu des touristes, des curieux, et même des voisins qui viennent me demander : « Alors Papy Chris, c’est quoi exactement l’AOP ? ».
Eh bien allons-y, installe-toi, je t’explique ça comme si on papotait au comptoir, juste avant d’aller faire un tour sur vivreanyons.fr pour regarder deux-trois choses du coin.
L’Appellation d’Origine Protégée, c’est un peu la carte d’identité noble des produits d’ici. Ça garantit que tout absolument tout vient de chez nous :
le sol, le climat, les méthodes, la récolte, le moulin. Bref, rien ne dépasse.
Et pour avoir ce label, il ne suffit pas de dire « je fais de l’huile », il faut prouver qu’on respecte le savoir-faire ancestral, celui transmis de génération en génération.
Tu sais, la Tanche, cette olive noire qu’on croise partout dans les oliveraies autour de Nyons, c’est pas une olive comme les autres. Elle est unique au monde, je le dis comme je le pense. On l’appelle parfois « la petite perle noire des Baronnies ». Eh oui, elle a été la première olive en France à décrocher une Appellation d’Origine en 1968 !
À l’époque, Nyons, c’était un peu le pionnier de l’oléiculture moderne. Et en 1994, rebelote : l’huile et l’olive noire sont devenues les premières AOC oléicoles de France, puis les toutes premières AOP européennes en 1996. On aime bien être les premiers, ici.
Parce que tu sais ce que tu manges. Point barre.
Quand tu prends une huile d’olive AOP Nyons, t’as une garantie béton :
– que les olives viennent des 53 communes de l’aire d’appellation, entre sud Drôme et nord Vaucluse ;
– que la variété est 100 % Tanche ;
– que la récolte et la transformation suivent des règles strictes ;
– que chaque lot est dégusté par un jury (et attention, ils ne rigolent pas).
Et puis, il y a la saveur.
Ah ça… la saveur.
Douce, ronde, sans amertume, avec ce petit parfum de noisette qui se glisse en fin de bouche si tu en mets sur une pomme de terre vapeur ou sur un picodon oui, je t’entends déjà rire tu comprends pourquoi les gens repartent de Nyons avec des litres dans le coffre.
Ici, être oléiculteur AOP, ce n’est pas juste avoir des arbres. C’est un engagement.
Chaque verger doit être identifié auprès du Syndicat de l’Olive de Nyons et des Baronnies.
Chaque arbre doit avoir 24 m² de surface, taillé au moins tous les deux ans (pas comme mon olivier sur la terrasse que je taille quand j’y pense).
Le sol doit être entretenu, les olives effeuillées, triées, et livrées au moulin dans un délai de 3 jours maximum.
Tu vois, rien que là, on comprend pourquoi l’AOP Nyons n’a pas d’équivalent.
Et je ne te parle même pas de la température d’extraction : 27°C max, pas un de plus, sinon ce n’est plus du Nyons haute qualité.
Chaque année, environ 130 lots d’huile et 150 tonnes d’olives noires passent devant le jury. Et si un lot ne correspond pas hop, refusé.
C’est dur, mais c’est comme ça qu’on garde l’excellence.
Tu prends un peu de géologie, un peu de climat, un relief de Baronnies où chaque colline semble sculptée pour protéger les arbres et tu obtiens un terroir impossible à copier.
Le secret, c’est ce microclimat qui évite aux oliviers de geler, même quand le reste de la Drôme se met à claquer des dents.
Moi, je le dis souvent : « À Nyons, on a presque un petit Nice, mais sans les embouteillages ».
Les oliviers, ça fait 2000 ans qu’ils sont là. C’est le genre d’arbre qui t’apprend la patience : il pousse doucement, il vit longtemps, il produit ce qu’il veut, quand il veut.
Les anciens me racontaient qu’autrefois, le moulin tournait jour et nuit pendant la récolte, et qu’on voyait les charrettes descendre du Pontias pleines de Tanches fraîchement cueillies.
Aujourd’hui, ça a changé on a des tracteurs, des filets, des coopératives mais l’esprit est resté le même.
Tu veux que je te dise ?
L’huile de Nyons, c’est celle que tu mets :
– sur une salade de crudités du marché du jeudi,
– pour réveiller un gratin,
– sur une tartine de fromage de chèvre,
– dans une tapenade maison,
– ou juste sur du pain, comme faisaient nos grands-parents.
Elle a ce goût qui raconte l’ombre des oliviers, les dimanches au moulin, la terre sèche de l’été, les discussions entre voisins, le bruit du cricri et les apéros sur la terrasse.
Et quand je vois les touristes repartir avec un bidon, je me dis toujours :
« Ils emportent un bout de Nyons chez eux ».
Et ça, franchement ça me fait sourire.
Ce n’est pas qu’un logo sur une bouteille.
C’est un symbole.
Celui d’un pays qui protège ses traditions, ses producteurs, son patrimoine.
Celui d’un savoir-faire qui continue à vivre.
Et celui d’une fierté locale que j’aime partager un peu comme quand je raconte la vie ici sur vivreanyons.fr.
Alors la prochaine fois que tu passes devant un moulin, ou que tu croises une bouteille estampillée AOP Nyons, pense à tout ça.
Aux collines, aux oliviers, aux femmes et aux hommes derrière chaque goutte.
Et surtout fais-toi plaisir. Tu le mérites.