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Sous le soleil éclatant de Provence, les effluves de lavande dansaient entre les étals.
Les rires des passants se mêlaient au chant joyeux de l’accordéon.
On me demande souvent quel est le plus beau marché de la Drôme. En bon papy drômois, je réponds qu’il n’existe pas un champion unique mais une multitude de marchés qui font battre le cœur de nos villages. Depuis des siècles, la Drôme vit au rythme de ses foires. Chaque bourg a son jour de marché et c’est cette diversité qui fait la richesse de notre terroir : on peut passer d’un marché le mardi à un autre le samedi sans quitter la province. Le jour de marché Drôme varie donc de Nyons à Die, de Châtillon-en-Diois à Crest.
Commençons par Nyons, dont le nom dérive de Noiomagus (« Nouveau marché »). Depuis le Moyen Âge, sa renommée repose sur un marché provençal qui attire toute la région. Chaque jeudi matin, de la Place de la Libération jusqu’au Pont Roman, des dizaines d’étals proposent olives noires AOP, huiles, miels, fromages de chèvre et bouquets de lavande. Ce marché est bien plus qu’une succession de stands : c’est une célébration du terroir où l’on vient discuter et remplir son panier. En été, il devient piétonnier et s’étend sur plusieurs places. De mi-mai à mi-septembre, un marché dominical, réservé aux produits provençaux, vient compléter l’offre. Des marchés thématiques au fil de l’année (fleurs, potiers, laine) montrent que Nyons est un sérieux candidat au titre de plus beau marché.
À l’est du département, Die accueille un marché réputé pour son animation. Sur la place de la République, plus de 120 commerçants (un peu moins en hiver) vendent fruits, légumes, fromages, charcuteries, viande, poisson et même bijoux et textiles. Ce marché se tient le mercredi et le samedi de 8 h à 13 h, toute l’année. Les habitants y font leurs courses et partagent un verre de Clairette dans une ambiance conviviale. Ceux qui cherchent un marché dans la Drôme le samedi y trouveront un rendez-vous incontournable.
Plus petit mais authentique, le marché de Châtillon-en-Diois se tient sur la place du Champ de Foire. Une vingtaine de commerçants y viennent chaque vendredi, toute l’année, avec légumes de saison, confitures, fromages de brebis et produits artisanaux. Ce rendez-vous crée un lien social fort : on y retrouve des voisins, on prend un café et on échange des nouvelles. Pour les habitants, c’est « leur » marché. Le jour de marché à Châtillon-en-Diois est ainsi devenu un rituel hebdomadaire.
À Crest, deux marchés rythment la vie locale. Le marché alimentaire du samedi se déroule sur la place Général de Gaulle et dans les rues voisines. Chaque semaine, de 7 h à 13 h, les producteurs locaux y vendent fruits, légumes, fromages et charcuterie. Le marché du mardi s’installe place de la Halle au Blé et rue Maurice Long aux mêmes horaires. Ces deux rendez-vous attirent des publics différents : le mardi, plutôt les locaux ; le samedi, des visiteurs de passage. Les artisans complètent l’offre en été grâce à un marché artisanal. Vous cherchez un marché à Crest ? Vous pouvez choisir entre ces deux ambiances.
Ces exemples ne résument pas tous les marchés drômois. D’autres villages, comme Montbrun-les-Bains ou Buis-les-Baronnies, organisent des marchés hebdomadaires où l’on trouve pains tièdes, sirops artisanaux et fromages odorants. Vaison-la-Romaine, à la frontière, abrite l’un des plus grands marchés provençaux le mardi. Plus confidentiels, les marchés bio de Sainte-Jalle et de Villeperdrix séduisent les amateurs de produits bio et d’ambiance bohème. Dans ce département, il est possible de passer d’un marché Drôme samedi à un marché Drôme dimanche, puis de poursuivre la semaine sur un marché le mardi ou le vendredi. Lorsqu’un visiteur me demande « Quel est le marché aujourd’hui dans la Drôme ? », je lui conseille d’ouvrir l’agenda local : il y a toujours un marché quelque part.
Ma réponse reste non : la beauté d’un marché est subjective. Nyons émerveille par ses olives et son ambiance provençale. Die séduit par son effervescence, tandis que Châtillon-en-Diois charme par sa simplicité et Crest par son double rendez-vous. La beauté se mesure à l’ambiance, aux rencontres et aux saveurs que l’on y découvre. On ne classe pas un marché comme on classe un monument ; on y revient parce qu’on s’y sent bien.
En conclusion, la Drôme est une terre de marchés. Plutôt que de chercher un vain classement, prenez le temps d’arpenter ces places, de discuter avec les producteurs et de goûter leurs produits. Que vous choisissiez le jour de marché Die, le marché de Nyons ou un marché Drôme dimanche dans un village voisin, vous vivrez toujours une expérience authentique. Comme disait mon grand-père : « Le plus beau marché, c’est celui où l’on repart avec un sourire et un panier rempli d’histoires ».
Les marchés, ce ne sont pas seulement des étals et des prix au kilo, c’est surtout une somme d’histoires et de souvenirs. Moi, je me rappelle encore de la première fois où j’ai accompagné mon cousin au marché de Nyons un jeudi matin. J’avais trente ans à peine, et j’avais l’impression que tout le monde se connaissait. Le boulanger te glissait un croûton de pain chaud, l’oléiculteur faisait goûter une olive noire encore un peu amère, et la marchande de fromages te parlait comme si tu étais son petit-fils. C’est ça, le charme d’un marché Drôme aujourd’hui : une ambiance qui ne change pas malgré le temps qui passe.
À Die, dans les années 90, il n’était pas rare de voir les vignerons arriver directement du coteau, encore couverts de poussière de raisin, pour vendre quelques bouteilles de Clairette sur le marché du samedi. Pas de grandes affiches, pas de marketing : juste le sourire, la poignée de main, et la fierté de présenter son vin. Et croyez-moi, les habitants repartaient toujours avec une bouteille sous le bras et une autre dans le cœur.
À Châtillon-en-Diois, j’ai vécu une scène drôle : une vieille dame, connue pour son franc-parler, goûtait chaque fruit avant d’acheter. Les commerçants riaient, mais personne ne s’en formalisait. C’était sa façon de choisir, et tout le monde l’acceptait.
Quant à Crest, je n’oublierai jamais ce jour où un musicien de rue, avec son accordéon, a transformé le marché du mardi en véritable bal improvisé. Les gens dansaient entre les étals, la marchande de légumes en tête ! Voilà pourquoi, quand on me demande « Quel est le plus beau marché de la Drôme ? », je réponds toujours : le plus beau, c’est celui qui t’offre une histoire à raconter.