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Ici, je te raconte le garage Monod comme on le faisait autrefois : avec des souvenirs, du cambouis et un peu de cœur.
Pas de grande histoire officielle, juste la vraie vie nyonsaise, celle des ateliers, des mains noires et de la débrouille.
Un petit bout de mémoire locale, raconté tranquille, à la façon d’un papy du coin.
Ah Denis Monod un nom qui sent l’huile chaude et le travail bien fait. C’était un gars du pays, un vrai, tombé dedans très jeune. Son père avait lancé le garage dans les années 1920, à une époque où une voiture, c’était presque un luxe. Denis, lui, a grandi entre les clés plates et les moteurs ouverts, et il a fait vivre ce garage pendant des décennies. Pas un vendeur de bagnoles, non : un réparateur, un débrouillard, un homme de confiance.
Rien à voir avec aujourd’hui, crois-moi. Pas de carrelage blanc, pas d’ordinateur. C’était sombre, un peu froid l’hiver, avec des murs qui sentaient l’essence et la graisse. Le sol était en terre ou en béton brut. On bossait à la lumière du jour, près des grandes fenêtres. Les outils pendaient aux murs, usés mais fidèles. Et surtout, ça parlait beaucoup la mécanique se faisait autant à l’oreille qu’avec les mains.
Alors là, de tout mais pas en quantité. Quelques voitures bien sûr, souvent capricieuses. Des motos, pas mal. Parfois un camion, parfois même une ambulance ou un taxi. À l’époque, une voiture ne venait pas souvent au garage, mais quand elle y entrait, elle y restait. On réparait, on adaptait, on bricolait malin. Chaque véhicule avait son caractère, presque son humeur.
Avec le nez, les oreilles et le bon sens. On écoutait le moteur tourner, on sentait s’il chauffait trop, on regardait la fumée. Pas de valise électronique : le diagnostic se faisait à l’expérience. On ne changeait pas une pièce “au cas où”, on la réparait. Un boulon tordu ? On le redressait. Une pièce cassée ? On la refaisait. Rien ne se perdait, tout se transformait.
Parce qu’elles coûtaient cher, déjà. Et puis tout le monde n’en avait pas besoin. On marchait, on prenait le vélo, la charrette. Une voiture, c’était un outil de travail ou un signe de réussite. Alors on en prenait soin. On la gardait des années, parfois toute une vie. Quand elle tombait en panne, c’était presque une affaire de famille.
Un lien direct. Le garage faisait aussi taxi, et même ambulance après la guerre. Quand il fallait transporter quelqu’un, surtout dans l’urgence, c’était souvent Monod qu’on appelait. Le garagiste, à l’époque, c’était un peu le pompier de la route. Toujours prêt, de jour comme de nuit. Pas d’horaires, juste le devoir.
Oh, ça a changé doucement puis très vite. Après la guerre, les voitures sont devenues plus nombreuses. Le garage s’est modernisé, un peu. Mais jusqu’aux années 1960, on restait dans l’artisanat pur. Puis les modèles ont changé plus vite, les techniques aussi. Le métier est devenu plus technique, moins bricolé, plus normé. Certains y ont gagné, d’autres ont regretté l’ancien temps.
Parce qu’on a commencé à changer trop vite. Les voitures neuves arrivaient en masse, mais coûtaient cher. Alors on revendait l’ancienne, on achetait d’occasion. Et puis les gens ont compris qu’une voiture pouvait encore servir longtemps. Aujourd’hui, on vend même sur internet… mais ça, à l’époque, on ne l’aurait jamais imaginé.
Elle dit tout sans parler. Des hommes concentrés, des gestes précis, pas de pose pour la photo. Le travail avant tout. On voit la rudesse du métier, mais aussi la fierté. Ce n’était pas un garage chic, c’était un garage utile. Un endroit où on faisait repartir les gens, au sens propre comme au figuré.
Parce qu’il raconte une époque où tout se faisait localement. Où le garagiste connaissait ses clients par leur prénom. Où la mécanique était un savoir transmis, pas un logiciel. Le garage Monod, c’est un morceau de la mémoire nyonsaise, celle du travail, de la débrouille et de la solidarité. Et ça, crois-moi, ça vaut de l’or.