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Asseyez-vous un instant sur une chaise en bois récupérée (elle vient sûrement de La Triade ou des Fourmis, va savoir), et laissez-moi vous raconter comment, ici à Nyons, on a transformé le réemploi en véritable manière de vivre. Parce qu’entre l’huile d’olive, le Pont Roman, les cigales, le marché du jeudi et nos bonnes habitudes, on n’aime pas jeter. On préfère réparer, recoudre, bricoler et papoter autour d’une cafetière qui a déjà eu trois vies.
Dans notre petit Petit Nice drômois, on n’a pas que le soleil : on a aussi quatre belles structures solidaires qui se battent pour donner une seconde vie aux objets. Et moi, Papy Chris, je les ai toutes vues grandir, un peu comme mes moustaches quand je n’ai pas mon rendez-vous chez le dentiste de Nyons.
Ah, 3R-La Triade, ça c’est du sérieux. Moi, j’y vais parfois chercher une étagère, un vieux tournevis ou une veste qui a connu plus de fêtes que moi. Installée vers la zone des Laurons, cette ressourcerie gérée par l’association ANCRE, c’est un peu comme la grande tante du réemploi à Nyons : elle a le cœur sur la main, elle accueille tout le monde, et elle redonne une place aux objets mais aussi aux gens.
Parce que oui, là-bas on ne fait pas que trier des livres et des bibelots : on accompagne des personnes en reconversion, on redonne confiance, on remet du monde sur les rails. Ça travaille, ça rigole, ça donne un coup de main, ça recycle en pagaille. On y trouve de tout : vaisselle, électroménager, jouets, meubles, tissus, lampes, et parfois même des trésors que tu ne soupçonnais pas.
Et puis ils bricolent des ateliers avec le CEDER : je me souviens encore d’un atelier où des gamins pliaient des briques alimentaires pour en faire des boîtes tressées et moi j’en ai profité pour apprendre deux-trois astuces pour mes propres rangements. Comme quoi, même quand t’as 58 ans comme moi, t’apprends encore.
Ensuite, y’a La Fabrique, notre recyclerie créative. Ça, mes p’tits, c’est l’endroit où tu rentres en te disant “je viens juste jeter un œil”, et tu ressors avec une lampe vintage, deux assiettes dépareillées et un tabouret en carton recyclé. Oui oui, en carton. Ils sont forts, ces artistes de Nyons !
Là-bas, ils récupèrent tout : vêtements, nappes, jeux, meubles, livres, jouets… et ils trient avec un soin qu’on ne voit même plus chez certains magasins neufs. En plus, ils organisent des ateliers créatifs : meubles en carton, couture, bricolage, fabrication de lingettes maison Moi, j’ai même vu une fois une mamie fabriquer un fauteuil en carton plus solide que celui que j’ai au salon.
Ce que j’aime, c’est leur ambiance “à la bonne franquette”, typique de Nyons. Ça papote, ça bricole, ça rit, et ça repart avec un sac plein de trouvailles. Une vraie ambiance de village des Baronnies, comme on en trouve aussi dans les villages alentours quand on se promène entre Mirabel-aux-Baronnies, Piégon ou Venterol.
Les Fourmis Ressourcerie ! Alors là, mes p’tits, si tu veux des prix plus bas que le col de la Croix-Rouge, tu es au bon endroit. C’est simple : ici, tout tourne autour du solidaire, du pratique et du prix mini. Les Fourmis récupèrent des meubles, des vêtements, des objets du quotidien, elles les bichonnent, et elles les revendent à des tarifs qui te font sourire même un jour de mistral.
Leur petite boutique à l’allée Édouard Farnier, c’est le royaume des bonnes affaires. On y sent l’esprit bénévole à plein nez, le vrai : celui des gens qui donnent de leur temps, qui connaissent les habitants, qui t’aident à charger une commode dans ta voiture même si tu dis “non non ça ira, je me débrouille”.
Et elles organisent parfois des ateliers zéro déchet, des collectes spéciales… Tout ça avec une chaleur humaine comme celle qu’on retrouve au CCAS de Nyons ou au Panier Solidaire de Nyons, quand la ville donne un coup de main aux familles.
Et puis il y a la Croix-Rouge de Nyons, là-bas, toujours dans la zone des Laurons. Eux, ils gèrent une vestiboutique qui est devenue le repaire de ceux qui cherchent des vêtements pas chers mais propres et bien triés. Quand tu vois le monde qui y passe, tu comprends vite que ce n’est pas qu’une boutique : c’est un lieu d’entraide, de dignité, d’écoute.
Et ça rend service : quand des familles ont des galères, que ce soit l’hiver, un accident, un déménagement, un souci de santé à l’hôpital de Nyons, ou même une panne d’ordinateur (oui oui, j’ai déjà entendu un bénévole dire “tiens, va voir un service de dépannage ordinateur autour de moi, ils vont t’arranger ça”), la Croix-Rouge est là.
Leurs vêtements pour tous les âges, leurs ventes spéciales, leur dynamisme… ça participe à ce que j’appelle “l’esprit Nyons”, celui qui fait qu’on reste une ville à taille humaine.
Parce qu’ici, tout se mêle : les ressourceries, les marchés, la solidarité. Quand tu fais un tour du côté du marché de producteurs autour de moi, tu croises les mêmes personnes que dans les recycleries. Quand tu cherches où pique-niquer en famille, tu passes sûrement devant une chaise de jardin qui a connu La Triade. Et quand tu veux occuper les petits, on a tout un tas de activités pour les enfants à Nyons : parc, rivière, skate-park, animations du marché, ateliers créatifs. Souvent en lien avec les associations locales.
Voilà, mes p’tits. Les ressourceries de Nyons, ce n’est pas juste des boutiques. C’est une famille. Une manière de vivre ensemble. Une façon de donner une seconde vie à ce qu’on croyait perdu… un peu comme moi après deux verres de rosé au marché du jeudi.
Si un jour vous passez par là, poussez la porte, discutez, fouillez, recyclez… Vous verrez : à Nyons, même les objets ont une âme. Et parfois plus d’histoires que Papy Chris !