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Le château de Nyons. Rien que d’en parler, j’ai déjà l’odeur de la pierre chauffée au soleil et le bruit de l’Eygues en contrebas qui me revient. Moi, Papy Chris, quand je monte dans le vieux Nyons, j’ai toujours un petit regard pour ce rocher du Maupas, là-haut, où tout a commencé. Parce que pour comprendre Nyons sur la carte, faut lever les yeux. Et lever les yeux, ici, ça mène souvent au château.
À l’origine, le château de Nyons n’était pas là pour faire joli ni pour les cartes postales. Non. Il a été construit entre le Xe et le XIIIe siècle, à une époque où la vie était tout sauf tranquille. Invasions, pillages, bandes armées fallait se protéger. Le château servait de bouclier à la ville naissante et l'église Saint-Vincent, juste à côté. En cas de danger, tout le monde montait se réfugier là-haut. Femmes, enfants, bétail parfois c’était la sécurité sociale version Moyen Âge.
Son rôle, dans l’histoire locale de la Drôme provençale, il est fondamental. Sans cette forteresse, Nyons ne se serait peut-être jamais développée comme elle l’a fait. Le château, c’était le gardien de la ville, le garant de la survie du bourg.
Au fil des siècles, le château de Nyons devient le cœur du pouvoir. D’abord aux mains des religieuses d’Arles, puis sous la protection des barons de Montauban, ensuite convoité par les princes d’Orange, avant de passer aux dauphins du Viennois. Autant te dire que quand on contrôlait le château, on contrôlait tout le coin.
La fameuse tour Randonne, ce gros donjon carré qui impressionne encore aujourd’hui, servait aussi de prison. Et là-haut, crois-moi, on ne rigolait pas. Le château n’était pas seulement militaire, il était politique, judiciaire, symbolique. C’était le centre nerveux du Nyons médiéval.
Une fois intégrée au Dauphiné, Nyons connaît un vrai âge d’or. Le château protège, la ville respire, le commerce se développe. On construit les halles, on bâtit le pont roman, et le marché à Nyons devient un lieu incontournable. Déjà à l’époque, on échange, on discute, on vend l’huile, les olives, les productions locales. L’ancêtre de notre huile de Nyons, si réputée aujourd’hui, faisait déjà parler d’elle.
Le château joue alors un rôle plus discret mais essentiel : il garantit la stabilité. Et quand une ville est stable, elle prospère. Les libertés communales accordées aux habitants montrent bien que Nyons n’est plus un simple village, mais une vraie ville qui compte.
Puis arrivent les guerres de Religion. Et là, changement d’ambiance. Nyons devient une place forte protestante. On renforce les défenses, on construit une citadelle moderne de l’autre côté de l’Eygues. Le vieux château médiéval, lui, commence à perdre de son utilité militaire. Trop ancien, pas adapté aux canons.
Quand le roi reprend la main, la citadelle est rasée. Le château de Nyons, lui aussi, est en partie démantelé. Fin de carrière militaire. Mais pas fin de l’histoire.
Au XVIIe siècle, le château devient propriété communale. Et ça, c’est important. Ça veut dire que les Nyonsais prennent leur destin en main. Plus tard, il sert de presbytère, puis est vendu à des particuliers. La Révolution y laisse des traces : blasons martelés, symboles effacés. Mais la pierre, elle, tient bon.
Au XIXe siècle, la tour Randonne est transformée en chapelle. Une statue de la Vierge domine la ville. Le château change de rôle, encore une fois. De forteresse à lieu spirituel, puis à élément patrimonial. C’est toute l’histoire de Nyons résumée en quelques murs.
Aujourd’hui, le château de Nyons est privé, mais il reste bien présent dans le paysage. Visible depuis la vieille ville, il fait partie de ces lieux qu’on montre quand on dit à quelqu’un : « viens, je vais te faire visiter Nyons ». Il fait partie de Nyons : les activités à découvrir, même sans y entrer. Le passage voûté, les blasons, les ruelles autour… tout respire l’histoire.
Et quand tu descends du château, tu tombes sur quoi ? Les petites rues, les terrasses, parfois la savonnerie de Nyons, les boutiques, le marché, les senteurs d’huile d’olive. C’est ça, Nyons. Une ville où le passé et le présent se tiennent par la main.
Si tu te demandes que faire à Nyons ce week-end, commence par là : une balade autour du château, puis direction le marché à Nyons, un tour à l’office du tourisme Nyons, une dégustation d’huile, une visite à la savonnerie, et un café en terrasse. Le château n’est pas isolé, il est au cœur de tout. Il donne le ton.
Le château de Nyons n’est pas qu’un vieux tas de pierres. C’est la colonne vertébrale de l’histoire locale. Il a protégé, gouverné, symbolisé, résisté, puis transmis. Il raconte pourquoi Nyons est là, pourquoi elle a grandi, pourquoi elle a cette âme si particulière. Et moi, à chaque fois que je passe dessous, je me dis que cette ville a de la chance : elle n’a jamais oublié d’où elle venait.