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Moi, quand je passe route de Montélimar à Nyons, je ne vois pas qu’un ancien site industriel. Je vois surtout une aventure humaine, une sacrée tête bien faite, et une page entière de l’histoire nyonsaise. Cette page, elle porte un nom : Félix Eysséric.
Félix Eysséric, c’était pas un ingénieur sorti d’une grande école parisienne. Non. C’était un inventeur autodidacte, un homme de terrain, de métal et d’idées, né en 1902 ou 1903 à Laborel, avec une enfance pas facile, mais une passion dévorante : inventer, construire, améliorer.
Toujours un crayon à la main, toujours un plan dans la tête. Chez lui, on dessinait sur les murs, on bricolait dans les garages, on rêvait de machines qui n’existaient pas encore.
La société Eysséric voit le jour entre 1925 et 1928 (1928 étant la date officielle). À l’origine, pas d’usine flambant neuve, non : le garage de la maison familiale à Buis-les-Baronnies. C’est là que Félix démarre son activité de chaudronnerie et construction métallique, avec une spécialité qui va vite faire sa réputation : les appareils de distillation, les fameux alambics.
Dès 1925, il met au point son premier alambic à feu nu, capable de distiller 70 kilos de lavande en 15 minutes. À l’époque, c’est une petite révolution dans le monde de la distillation.
Félix Eysséric, ce n’était pas un homme qui se contentait de copier. Il inventait. Il déposera plus de vingt brevets au cours de sa vie.
En 1927, il perfectionne l’alambic basse pression au bain-marie, plus doux pour les plantes, plus rentable. Il développe ensuite des alambics de grande capacité, de 1 000 à 1 500 litres, puis un alambic à marc de raisin en 1929.
Mais son coup de génie agricole, celui dont on parle encore dans les Baronnies, c’est la machine à couper la lavande. Une vraie révolution pour la culture lavandière. Environ 300 machines seront vendues, en France et à l’étranger, notamment en Algérie, en Espagne et en Bulgarie.
En 1932, Félix Eysséric s’installe à Nyons, près du pont roman. Il y construit sa maison, son atelier, puis développe son activité. Après la guerre, en 1947, une véritable usine est édifiée au 69 route de Montélimar, avec maison d’industriel attenante.
Ce site va devenir un pôle industriel important pour Nyons. Jusqu’à 50 personnes y travailleront. Dans les années 1950-1960, le site s’agrandit encore : des ateliers en bardage métallique voient le jour à l’ouest du terrain.
Aujourd’hui, dans le cadre des projets d’urbanisme, la maison d’industriel de 1947 doit être démolie. Seule une seconde maison construite dans les années 1960 est conservée, avec une partie du jardin. Elle est toujours habitée par un membre de la famille.
Les alambics Eysséric ne restent pas à Nyons. Ils partent aux quatre coins du monde :
Madagascar, La Réunion, Maghreb, Seychelles, Vietnam (Hanoï), Sultanat d’Oman…
Même les États-Unis achètent des alambics de laboratoire signés Eysséric.
Au total, plus de 400 distilleries seront livrées à l’international, avec des capacités allant jusqu’à 10 000 litres. Pas mal pour un homme parti d’un garage, hein ?
Et puis Félix, ce n’était pas que la lavande. C’était aussi l’aviation. Il construit avions, autogires, hélicoptères, dont le célèbre “Pou du ciel”. Sous sa maison, il avait un garage, puis deux hangars. Au-dessus, une piste d’atterrissage. Oui monsieur.
Son avion était basé à l’aéro-club de Visan, mais il décollait parfois directement de son terrain. Un sacré personnage, je te dis.
Le site industriel ferme définitivement en 1993. Aujourd’hui, un entrepôt est loué à un transporteur. Mais l’histoire, elle, est toujours là.
Madame Eysséric a conservé de précieuses archives : plans techniques d’alambics, dossiers industriels, archives comptables et du personnel. Une partie a été numérisée par les Archives départementales de la Drôme (ADR26), mais le site lui-même n’a pas encore été entièrement exploré.
Félix Eysséric a transmis sa passion à ses fils, notamment Denis Eysséric, qui installera les machines dans le monde entier. Une belle lignée d’inventeurs, comme on n’en fait plus beaucoup.
Alors moi, Papy Chris, je le dis souvent : Nyons, ce n’est pas seulement des olives et du soleil. C’est aussi des hommes de génie, des bâtisseurs discrets, qui ont fait rayonner notre ville bien au-delà des Baronnies. Félix Eysséric en fait clairement partie.
Félix Eysséric était un inventeur et industriel autodidacte, né au début du XXᵉ siècle à Laborel. Spécialisé dans la chaudronnerie et la construction métallique, il est surtout connu pour la fabrication d’alambics et ses nombreuses innovations dans la distillation de la lavande et des plantes aromatiques.
Quand et où est née la société Eysséric ?
La société de Félix Eysséric est fondée entre 1925 et 1928 (1928 étant la date officielle). Elle débute à Buis-les-Baronnies, dans le garage de la maison de Félix Eysséric, avant de s’implanter durablement à Nyons, route de Montélimar, à partir de 1947.
L’entreprise Eysséric a profondément marqué Nyons par son activité industrielle, son rayonnement international et ses innovations techniques. Jusqu’à 50 personnes y ont travaillé, et ses alambics ont été exportés dans le monde entier, faisant de Nyons un centre reconnu de la distillation industrielle au XXᵉ siècle.
Le site industriel a fermé en 1993 et accueille aujourd’hui un entrepôt. Des archives techniques, comptables et du personnel sont toujours conservées, ainsi qu’un petit essencier en inox. Une partie des archives privées a été numérisée par les Archives départementales de la Drôme, mais le site lui-même n’a pas encore été entièrement étudié.