La Belle Vendangeuse
La chapelle Notre-Dame de Cadenet
Installez-vous, prenez votre temps, c’est Chris qui vous cause, né à Lille mais installé à Nyons depuis belle lurette, entre deux oliviers, pas très loin de Piégon. Aujourd’hui, j’vous emmène justement là-bas, dans ce petit village discret mais charmant, entre Nyons et Vaison-la-Romaine. Allez, en route, à mon rythme (tranquille, hein).
Piégon, village provençal typique de la Drôme, c’est un peu le genre de village qu’on rate si on roule trop vite. Faut lever les yeux, ralentir, écouter les cigales et humer l’air. On est ici à la frontière d’anciens territoires, entre le Dauphiné et le Comtat Venaissin. Mais aujourd’hui, y’a plus de querelle : juste des champs d’oliviers, des vignes et des collines baignées de lumière. Un vrai bijou pour les amoureux de la Provence authentique.
Le village se tient sagement entre 250 et 350 mètres d’altitude, au cœur des Baronnies Provençales. Le vieux Piégon, là-haut, il a vu passer les siècles. D’ailleurs, les plus anciennes traces d’occupation humaine sur la commune remontent carrément au Néolithique, vous imaginez ? Au début des années 1980, deux chercheurs du coin, René Gras et René Enguent, ont repéré sur la colline de La Garenne des signes d’un atelier de taille de silex. Pas des galets, hein, du vrai silex taillé à la main ! Et en creusant un peu plus bas, sur le versant ouest de la colline de Fontatières, ils ont même mis au jour un ancien four de la période néolithique. Comme quoi, y’avait déjà du monde ici y’a des milliers d’années. Et tenez-vous bien, elle partage l’ombre avec un cade millénaire. Oui, millénaire. Un arbre qui a vu défiler plus de générations que moi, et pourtant j’suis pas tout jeune !
Le coin, c’est un vrai festival pour les sens. Des pierres blanches, des odeurs de lavande, des rivières cachées. On est au cœur de la Drôme Provençale, cette région touristique réputée pour ses villages perchés et ses paysages à couper le souffle. On découvre Piégon comme on ouvre un vieux livre : avec émerveillement.
En venant à Piégon et dans les Baronnies, laissez-moi vous dire, vous allez en prendre plein les mirettes. Ces fameux villages perchés, c’est pas juste pour les cartes postales : c’est du vécu, du solide, du vrai de vrai. En vous baladant dans leurs ruelles, vous tomberez nez à nez avec des vestiges de l’Histoire – des chapelles centenaires, des églises qui sentent encore l’encens d’antan, des cabanons planqués au milieu des vignes, sans oublier les fontaines et les lavoirs où les grands-mères du coin rinçaient leur linge en papotant. Et croyez-en papy Chris, y’a de la mémoire dans chaque pierre par ici !
Et puis, poussez donc la porte de nos ateliers d’art, nos distilleries qui sentent bon le thym et la lavande, ou encore nos petits musées pleins de trésors et de souvenirs. C’est là que vous comprendrez comment nos anciens faisaient tout avec leurs mains et un sacré savoir-faire. Que vous soyez plutôt gorges sauvages, collines douces ou montagnes fières, chacun trouve ici son p’tit coin de paradis, entre nature, patrimoine et sérénité. Et croyez-en un papy qui a roulé sa bosse : ça vaut toutes les grandes villes du monde.
Et puis y’a ce petit mystère : dans une crypte de chapelle, on aurait trouvé des squelettes aux tibias démesurés. Les géants de Piégon, qu’on dit ! Je vous laisse juger, mais ça ajoute du sel à la balade, non ?
À voir, mes petits : – La Belle Vendangeuse, c’est pas une légende ! Une sculpture gigantesque signée J.P Echenberger, taillée directement dans une colline de safre. Un buste de femme qui veille sur la vallée, comme une sentinelle de pierre. J’vous dis, elle en impose ! – La chapelle Notre-Dame de Cadenet, toute simple mais pleine d’âme, posée là au milieu des vignes, avec un cade millénaire juste à côté. Oui, millénaire, vous m’avez bien entendu ! Un arbre tordu par les siècles, mais toujours debout, comme papy Jean après une bonne sieste.
Et si vous cherchez un petit coin pour poser vos valises quelques jours, laissez-moi vous souffler une adresse : le Gîte Couleurs d’Automne à Piégon. C’est planqué dans un hameau plein de charme, à 1,5 km de Piégon et pas loin de Mirabel-aux-Baronnies. Là-bas, c’est le calme assuré, avec une terrasse ensoleillée, un barbecue prêt à griller des légumes du marché, et une piscine à partager (10x4m, assez grande pour faire trois brasses et papoter en même temps). Un hébergement parfait pour un séjour en Drôme Provençale, entre Nyons et Vaison-la-Romaine.
L’intérieur ? Oh, c’est douillet comme un plaid en octobre ! Deux chambres bien agencées, une douche à l’italienne qui vous réveille mieux qu’un café serré, et un salon cosy pour bouquiner à l’ombre ou siroter un p’tit verre le soir. Le tout se mérite : faut grimper quelques marches en pierre pour y accéder, donc si vous avez les gambettes un peu raides, c’est bon à savoir. Pas adapté aux personnes à mobilité réduite, mais si comme moi vous trottinez encore vaillamment, vous allez être bien.
12h30. Après une belle balade dans les ruelles et un petit verre au soleil (à jeun, ça chatouille vite !), je vous propose un arrêt qui vaut vraiment le détour – croyez-moi sur parole : Le Bistrot des Safres, au cœur de Piégon. Un bistrot pas comme les autres, où l’on sent tout de suite qu’on va se régaler.
Le chef ? Un passionné comme on en fait peu. Membre du Collège Culinaire de France depuis 2021, Maître Restaurateur dans son ancienne vie en Bourgogne, il a ramené avec lui le goût des bonnes choses, des produits bien sourcés et de la vraie cuisine maison. Ici, tout est fait maison – des sauces aux jus, jusqu’au pain qu’il pétrit et cuit lui-même, comme un artisan du goût.
On parle pas de cuisine compliquée, non, on parle de bistronomie canaille, généreuse, joyeuse, avec de vrais produits frais, locaux et de saison. Un bistrot à taille humaine, où chaque plat a une âme. Et cette âme, on la retrouve aussi dans l’ambiance du lieu : simple, chaleureuse, sans chichi – comme j’aime. Si vous voulez goûter à la vraie cuisine du coin, avec une touche de finesse et une grande dose d’amour, c’est là qu’il faut aller.
Alors voilà, entre la chapelle, le gîte, les paysages, et le Bistrot des Safres, vous comprendrez pourquoi à Piégon… on reste un peu plus longtemps que prévu.
Voilà, Piégon, c’est ça : un coin discret, mais profond. Un village qui prend son temps, qui respire la Provence sans en faire des tonnes. Un vrai coup de cœur pour qui cherche à découvrir les villages de la Drôme provençale hors des sentiers battus. Et si vous passez dans le coin, faites comme chez vous… mais gardez un œil ouvert : entre deux murs en ruine ou au détour d’un sentier, y’a toujours une histoire à attraper au vol.
À bientôt mes loulous, et souvenez-vous : ici, dans les Baronnies, on vit doucement… et c’est pour ça qu’on s’y sent bien.
Ah, mon petit, pour aller de Nyons à Piégon, y’a pas plus simple. C’est juste à côté, à peine 6 ou 7 kilomètres, autant dire une trotte de rien du tout pour les gens du coin. Moi, je fais ça en sifflotant, le nez au vent, en profitant du paysage.
Tu prends la D538 direction Mirabel-aux-Baronnies, tu passes les oliviers, les vignes, un bout de colline, et hop, tu tournes vers Piégon. En voiture, t’en as pour dix minutes grand max, sauf si comme moi tu t’arrêtes tous les deux virages pour cueillir du thym ou saluer un tracteur.
À vélo, c’est très agréable aussi – faut aimer les petites montées mais rien d’insurmontable. Disons un bon quart d’heure à une demi-heure selon les mollets, et t’arrives dans ce petit coin de paradis.
En bus, c’est un peu plus rare, mais y’a la ligne D37 qui relie Nyons à Vaison-la-Romaine. Elle passe par Mirabel, alors si t’as un peu de chance et le bon horaire, tu peux descendre pas loin et finir à pied.
Bref, que tu sois en auto, à vélo ou à pied, tu verras que le trajet vaut le détour. Entre les odeurs de garrigue, les paysages des Baronnies, et le silence de la campagne… c’est déjà des vacances rien que d’y aller.