Moi c’est Chris, installé dans la région depuis un bail. Je suis pas né à Nyons, non, mais j’y vis depuis assez longtemps pour avoir mes habitudes, mes coins secrets… et mes coups de cœur. Et parmi eux, y’en a un que je garde bien au chaud : le village d’Aubres. Vous voyez où c’est ? Juste à côté de Nyons, à peine quelques kilomètres. Un vrai petit coin perché, plein de caractère et de tranquillité, comme on n’en fait plus beaucoup.
Aubres, c’est pas le genre de village qui se montre, non. Faut aller le chercher, le grimper un peu même, mais une fois là-haut, ah… quelle récompense ! Le vieux village, il trône sur son promontoire comme un coq sur son tas de fumier. Il date du Moyen Âge, de l’époque féodale, et a été en grande partie abandonné au XIXe siècle. C’est dans les années 50 qu’on a commencé à le reconstruire petit à petit. Aujourd’hui, il a gardé ses pierres, ses ruelles étroites, et cette ambiance un peu hors du temps.
Si vous êtes un peu curieux, je vous conseille de prendre le petit sentier qui passe derrière la mairie. Bon, c’est pas très sécurisé, alors faut de bonnes chaussures, hein ! Mais une fois en haut, la vue sur le sillon de l’Eygues… ça se mérite. On voit la vallée, les toits de Nyons au loin, et quand le mistral ne souffle pas trop, c’est calme, presque silencieux.
Le village a quelques pépites à montrer. L’église Saint-André, par exemple, elle date du XIVe siècle. Sobre, discrète, mais quand on pousse la porte, on sent tout le poids des siècles. Y’a aussi les deux chapelles – celle des Pénitents et celle du Calvaire – toutes deux accrochées à la colline. Et puis, un château en ruine, en partie restauré. Faut ouvrir l’œil pour le remarquer, mais il est bien là.
Mais ce que je préfère, moi, c’est le coin rivière. L’Eygues, elle serpente juste en bas, et quand l’été cogne dur, c’est là qu’on va se rafraîchir. Il y a des petits bassins, une eau translucide, et surtout : la cascade d’Aubres. Eh oui, une vraie petite merveille ! Discrète, pas très haute, mais pleine de charme. L’eau glisse sur une paroi de roche claire, creusée par le temps. En contrebas, ça forme une vasque naturelle où l’eau reste bien fraîche, même au plus fort de la canicule. On y accède à pied, sans trop de difficulté, depuis le village – et je vous le dis, ça vaut largement les quelques minutes de marche.
C’est un endroit parfait pour se poser à l’ombre, tremper les pieds, ou juste écouter le clapotis de l’eau. Certains installent leur serviette sur les galets, d’autres préfèrent le petit sous-bois juste à côté. Pas d’aménagement touristique ici, rien de surfait, juste la nature comme elle est. Et c’est très bien comme ça.
Le nom d’Aubres, d’ailleurs, viendrait du mot latin « arbor », l’arbre. En provençal, on le prononce « aoubré », comme le village. Ça colle bien, parce que des arbres, ici, y’en a partout : des chênes, des oliviers à perte de vue, et un parfum de garrigue qui vous suit partout. Pas étonnant qu’on y trouve aussi la grotte de l’Enfarnet, mentionnée dans les documents. Une cavité naturelle, discrète, mais connue des gens du coin.
Côté animation, c’est pas la fête à Neuneu tous les week-ends, faut être clair. Mais y’a un petit parc communal avec quelques équipements, un terrain de tennis, une aire de jeux. Et puis parfois, on croise le boulanger ambulant ou une pizzeria à emporter dans le coin. La vie ici, c’est pas un spectacle permanent, mais un rythme doux, régulier, un peu comme les cigales l’été : ça chante, ça s’arrête, ça reprend.
Aubres, c’est aussi ça : un lieu pour marcher, respirer, observer. Y’a quelques sentiers de randonnée qui partent dans les collines – vous pouvez grimper, redescendre, faire le tour, et toujours retrouver le village comme un repère. C’est pas un village-musée, non. C’est un endroit vivant, mais tranquille. Le genre d’endroit où on se dit, « tiens, je reviendrai ».
Alors voilà, si vous cherchez un endroit pour décrocher un peu, loin du monde et des foules, Aubres c’est une belle idée. On y va pas pour faire, on y va pour être. Et c’est déjà beaucoup.