Randonnée dans la Drôme, au départ de Nyons, au cœur du massif des Baronnies provençales.
Boucle panoramique empruntant les crêtes de la Montagne de l'Essaillon et de Garde Grosse, avec de superbes points de vue sur le Mont Ventoux, la vallée de l’Eygues et les paysages typiques de la Drôme provençale.
Un itinéraire varié entre sous-bois ombragés, sentiers en balcon et crêtes aériennes.
À faire par temps clair pour en profiter pleinement. Bonne randonnée !
Il y a huit ans, ma femme et moi, on est partis faire la Randonnée Montagne de l’Essaillon – une idée qu’on traînait depuis un moment. On avait lu partout que c’était « très belle rando […] sous un beau soleil », alors avec le ciel bien dégagé prévu ce jour-là, on n’a pas hésité : on adore marcher au grand air, surtout par un temps pareil.
Le matin même, on gare la voiture au Pont de l’Europe (Nyons) sous un ciel radieux. Les premiers kilomètres vont être… comment dire… trop urbains. On se retrouve direct sur du bitume ! Sérieusement, à peine on part que ça fait « aller-retour d’environ 3 km de macadam ». Moi, j’étais prêt à gueuler : “Bon sang, 3 kilomètres de goudron, c’est pour les cyclistes, pas pour les randonneurs !” Heureusement, cette portion « goudron » disparaît assez vite. Dès qu’on bifurque dans les chemins, quel soulagement : on plonge dans la forêt. Vraiment un plaisir – comme l’avait noté un randonneur : « belles montées dans les sous bois ombragés ». Le soleil tape fort dehors, mais là c’est idéal : des arbres partout, une lumière filtrée qui fait de jolis spots d’ombre. On avance d’un bon pas, l’un derrière l’autre, sans courir, en respirant l’air frais de la forêt.
Petit à petit, on s’élève et on sort des bois. On rejoint enfin le relief : on est sur les hauteurs de Nyons. La vue s’ouvre complètement, les champs d’oliviers et les toits rouges de la ville se fondent dans la vallée. Au loin, on repère le célèbre Mont Ventoux, tout là-bas dans son nuage blanc. L’air est doux, le contraste d’ombre et lumière fait ressortir chaque colline. Franchement, c’est à ce moment-là qu’on se dit « ça valait bien l’effort ! » : les Baronnies Provençales s’étalent autour de nous, comme décrit dans ce commentaire qu’on avait lu. C’est grandiose.
Sur le chemin, on croise quelques autres randonneurs, des habitués de la région. C’est étonnamment calme : on a croisé peu de monde, justement comme on l’avait lu – « sentier peu fréquenté ». Deux ou trois familles, un jogger isolé, et quelques traîne-la-pattes en goguette. Par contre, j’oubliais le meilleur : des chiens sans laisse un peu partout ! J’ai failli me faire embarquer par un labrador hyperactif (il a dû se dire que je lançais un concours de lancer de bâton, le bougre). Ma femme a pouffé : « Hé, pas de concours canin aujourd’hui ! » Heureusement, rien de grave, on a surtout rigolé jaune de ce défilé canin. Au moins, ça met de l’animation.
Et puis… arrive l’épreuve finale. La montée vers Garde Grosse. Les bâtons plantés, on grimpe droit dans la pente, doucement mais sûrement. Pfiou, c’est raide : on ressent les mollets et on souffle comme des locomotives. Un autre randonneur avait prévenu : « dernière montée vers Garde Grosse très raide, mais cela en vaut la peine ». Bingo ! Mes cuisses s’en souviennent, mais la vue finale est magique. Une fois le sommet franchi, on découvre un panorama à 360°. De la montagne on voit toute la vallée, jusqu’au Ventoux désormais immense devant nous. Littéralement « un panorama à couper le souffle ». On ne parle plus, on reste plantés là, deux touristes émerveillés. La lumière du soir transforme le paysage en carte postale.
Le meilleur dans tout ça ? C’est sûrement le petit pique-nique qu’on s’organise au sommet. On étale une nappe (vraiment sale, mais chut), on déballe le saucisson de pays, le fromage de chèvre et même quelques olives de Nyons. On sirote un peu d’eau en grignotant, on se pose les questions essentielles de la vie (Next rando dans deux semaines ?), on lance des « tu te souviens quand… » en repensant à tout ça. Au loin, des parapentes colorent le ciel (on aurait presque voulu les rejoindre pour frimer un peu, mais on est déjà très occupés à savourer la vue). On est bien.
La descente se fait tranquillement. Les ombres s’allongent, les contrastes entre la lumière dorée et les coins sombres du sentier font de chaque pas un petit tableau. On fait gaffe aux cailloux glissants (j’ai évité la boulette grâce à mes fidèles bâtons, ouf). On retrouve la sortie de forêt, puis la route asphaltée qu’on devine à nouveau lointaine. Bilan de la balade : environ 5 heures aller-retour, pauses comprises. Pas de GPS perdu en chemin (notre appli de rando a assuré), pas de bobos majeurs, juste quelques kilomètres de plus dans les mollets. On se tape dans la main : belle rando, vraiment.
Bref, cette Randonnée Montagne de l’Essaillon on l’a assurée – tranquille et à deux, comme on aime. On redescend en traînant un peu des pieds (notre descente à couper l’appétit pour le prochain dîner), en se racontant déjà les meilleurs moments. Entre le soleil pas trop gênant, les bois frais, la montée raide et la vue incroyable, on s’en souviendra longtemps. « Et si on la refaisait un jour avec nos amis randonneurs ? » lance ma femme. Pourquoi pas ? Pour le moment, on savoure la fin de journée. Sur la route du retour, un petit sourire aux lèvres, on remercie le ciel que la météo ait été aussi parfaite – ensoleillée, pas étouffante, avec ces superbes jeux d’ombre et de lumière.
Découvrir la Montagne de l’Essaillon : randonnée en boucle depuis Nyons [Carte]