Mes conseils sans frais “à l’ancienne” pour : dormir à Nyons, que faire, où manger ? Contacte-moi, toujours des bons plans ! contact@vivreanyons.fr
Me suivre sur https://www.facebook.com/groups/nyonsaujourdhui
Moi, quand je parle de Nyons pendant la guerre 14-18, je ne peux pas m’empêcher d’imaginer le silence lourd qui est tombé sur la ville en août 1914. Un silence étrange, entrecoupé par les trains, les bottes des soldats et l’inquiétude dans les yeux des familles nyonsaises pendant la guerre. Ici, à Nyons, on n’était pas au front, mais la guerre, elle, était partout.
Le 1er août 1914, le couperet tombe. Le maire de Nyons, le docteur Henri Rochier, est mobilisé. Il confie la gestion de la ville à Louis Rolland, son premier adjoint. Même son prédécesseur, le docteur Bernard, part servir dans le service de santé. Résultat : près de la moitié du conseil municipal est mobilisée.
L’état de siège est instauré. La police municipale passe sous contrôle de l’armée. Nyons, paisible ville de Drôme provençale, entre de plain-pied dans l’histoire locale de Nyons 1914-1918.
Une ville stratégique : le camp militaire de Nyons
Grâce à sa ligne de chemin de fer, Nyons devient un point clé. Les trains amènent hommes, matériel, blessés. La ville accueille :
un camp d’instruction militaire
l’hôpital complémentaire n°46
des unités comme le 17e régiment d’infanterie
Les soldats sont logés dans des granges et remises, parfois à la hâte. On parle alors de cantonnement militaire à Nyons, un mot bien administratif pour une réalité souvent très rudimentaire.
L’hôpital militaire de Nyons 1915 s’installe dans l’ancien couvent des Récollets, transformé à la fois en hospice et en école. Les jeunes filles doivent partager les locaux avec les garçons : école le matin pour les uns, l’après-midi pour les autres.
Le 25 octobre 1915, l’hôpital complémentaire n°46 compte 230 lits, dont 104 dans l’ancienne école de filles. Des bénévoles nyonsais viennent prêter main-forte aux médecins et infirmiers militaires. Les archives citent Mlle Costadeau, le docteur Long, Mmes du Cailar, Soulier, Long, et M. Pélissier. Des noms simples, mais un engagement immense.
Baraquements militaires et vie des soldats
Pour loger les troupes, on crée un « foyer du soldat », à l’initiative d’Edgar de Vernejoul, ancien pasteur. Mais les conditions restent difficiles. Les épidémies frappent certaines recrues.
Entre 1915 et 1916, on construit des baraquements militaires en planches près de la gare, sans doute des baraques Adrian. Le confort est sommaire, mais l’hygiène progresse. Les régiments alpins à Nyons, notamment les chasseurs alpins, marquent durablement la vie locale.
La vie à Nyons pendant la guerre, ce sont surtout les femmes qui la tiennent à bout de bras. Les femmes à Nyons entre 1914 et 1918 remplacent les hommes dans les champs, les commerces, parfois dans les services municipaux. Elles font tourner la ville pendant que les mobilisés de Nyons sont au front.
Les enfants de Nyons pendant la guerre grandissent trop vite. Ils voient passer les convois, entendent les mauvaises nouvelles, aident comme ils peuvent. La vie quotidienne à Nyons en 1916, c’est l’attente, les lettres, et parfois le deuil.
Très vite, les pénuries à Nyons s’installent. Le prix des denrées augmente. En 1917, la cherté de la vie à Nyons devient un vrai problème. Le conseil municipal réagit en accordant une indemnité journalière de 50 centimes aux employés communaux.
Nyons fait face, tant bien que mal, à cette inflation qui touche toutes les familles, surtout les plus modestes.
Dès le début du conflit, une aide sociale à Nyons en 1914 est organisée. Un comité de secours est mis en place pour soutenir :
les familles de mobilisés à Nyons
les prisonniers de guerre
les militaires pauvres
Les soldats participent aussi à des spectacles de charité en ville. En janvier 1917, des concerts donnés par les 14e et 28e alpins font parler d’eux : certains soldats sont un peu trop arrosés… le scandale n’est jamais loin, même en temps de guerre.
Nyons ouvre aussi ses portes. Environ 100 réfugiés, majoritairement évacués de la région d’Amiens, arrivent en gare. Ils sont dirigés vers la Maladrerie ou d’autres lieux préparés pour les accueillir, comme le rapporte Le Pontias. Ces réfugiés accueillis à Nyons pendant la guerre rappellent que la solidarité est une seconde nature ici.
Le bilan est terrible : au moins 125 morts nyonsais, sans compter les blessés. Beaucoup de familles ne récupèrent jamais les corps. Les soldats reposent dans des cimetières militaires, parfois loin de chez eux.
Quelques dépouilles sont rapatriées à Nyons en 1921-1922, parmi lesquelles Henri Barbe, Eugène Salvia, Paul Vigne, Henri Reynaud, Louis Bertrand, Arsène Illy, Pierre Cadilac, Émile Joseph Reynaud, Alcide Augis, Joseph André, et Adrien Bertrand, Prix Goncourt 1914, mort en 1917.
Voilà ce qu’a été Nyons pendant la Première Guerre mondiale. Une ville de l’arrière, oui, mais une ville profondément marquée. Aujourd’hui encore, quand je passe devant certains bâtiments ou la gare, je pense à cette époque. Parce que la mémoire de Nyons 1914-1918, ce n’est pas seulement de l’histoire : c’est la vie de nos anciens.
Pendant la Première Guerre mondiale, Nyons n’était pas au front, mais la guerre faisait partie du quotidien. La ville est devenue un centre logistique et sanitaire, avec un camp militaire, des régiments cantonnés, un hôpital militaire et l’accueil de réfugiés. Les familles nyonsaises ont vécu entre pénuries, solidarité et inquiétude permanente pour les mobilisés.
Oui. L’hôpital complémentaire n°46 a été installé à Nyons dans l’ancien couvent des Récollets. En 1915, il comptait 230 lits, dont une partie dans l’ancienne école de filles. Des médecins militaires et des bénévoles nyonsais y soignaient les blessés venus du front, faisant de Nyons un maillon essentiel du service de santé militaire.
La vie quotidienne à Nyons pendant la guerre était marquée par l’absence des hommes, les pénuries, la cherté de la vie et l’angoisse des nouvelles du front. Les femmes ont tenu la ville debout, les enfants ont grandi trop vite, et la solidarité locale s’est organisée autour d’un comité de secours et d’aides municipales.
Le bilan humain est lourd : au moins 125 soldats nyonsais sont morts pendant la guerre de 14-18. Beaucoup de familles n’ont jamais pu récupérer les corps. Certains soldats ont été rapatriés à Nyons après la guerre, rappelant encore aujourd’hui le sacrifice consenti par toute une génération.