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Moi, Papy Chris, je vais te le dire franchement : à Nyons, le terroir, ce n’est pas un mot à la mode. C’est une histoire de patience, de soleil bien placé, de mistral parfois râleur, et surtout de gens qui savent attendre que les choses se fassent bien. Ici, chaque produit raconte un coin de colline, un bout de vallée de l’Eygues, une saison qui passe. Et quand on parle de produits du terroir de Nyons, on parle d’une vraie terre d’excellence, pas d’un slogan.
À Nyons, l’olive noire, on ne la présente plus. La Tanche, comme on l’appelle ici, c’est une petite olive toute noire, toute fripée, mais au goût d’une finesse incroyable. C’est elle qui a permis à Nyons d’obtenir, dès 1995, la première AOC oléicole d’Europe. Pas rien, quand même.
L’olive noire de Nyons se prête aussi bien à la confiserie qu’à la fabrication de l’huile d’olive AOP de Nyons. Une huile douce, fruitée, jamais agressive. Tapenade, affinade, olives noires ici, l’olive n’est pas qu’un aliment : c’est un symbole, presque une religion locale. Et plusieurs fois par an, on la fête comme il se doit, avec des Nyonsais fiers et des visiteurs curieux.
La tapenade et l’affinade
Laisse-moi te raconter ça comme si j’étais assis avec toi sur la terrasse du marché de Nyons, un rayon de soleil et un petit verre de vin à portée de main.
La tapenade, tu connais sûrement. C’est ce mélange rustique et savoureux qu’on étale sur une tranche de pain croustillant avant de filer au champ ou de tailler une bavette avec les copains. Chez nous, dans le Sud, on la prépare en broyant des olives noires avec des câpres, des anchois, parfois un peu d’ail et d’huile d’olive. Ça chante, ça pique un peu, ça sent le soleil et l’histoire. Chaque maison a sa façon, mais le principe reste le même : une pâte pleine de caractère, qui réveille les papilles et ouvre l’appétit.
Et puis il y a l’affinade. Là, on rentre dans quelque chose de 100 % nyonsais, simple comme un sourire d’enfant. Pas de câpres, pas d’anchois. Juste des olives noires de Nyons, moulues jusqu’à devenir une purée lisse, un peu de sel seulement, et souvent un filet d’huile d’olive AOP de Nyons. Chez nous, on dit que l’affinade, c’est l’olive dans sa plus belle robe : pure, douce, élégante un hommage direct à notre terre et à nos oliviers qui balancent leurs branches au rythme du mistral.
Alors, entre la tapenade qui te titille la langue et l’affinade qui t’ouvre les sens à la simplicité profonde de l’olive, mon cœur et mes papilles balance souvent mais toujours avec un petit sourire de pays.
Ce que peu de gens savent, c’est que l’olivier pousse ici depuis plus de 2 000 ans. Aujourd’hui, près de 260 000 oliviers couvrent le territoire de l’AOC Nyons, dont environ 43 000 rien que sur la commune. Autant dire qu’on est entourés.
Pour les découvrir sans se presser, il y a le Sentier des Oliviers, une balade d’environ 1h30, quatre kilomètres tranquilles, parfaite en famille. On y apprend l’histoire de l’olivier, la culture de la Tanche, la fabrication de l’huile, et en prime, on profite d’une vue superbe sur Nyons et la vallée de l’Eygues. Ça, c’est du tourisme gastronomique comme je l’aime : simple et vrai.
Nyons, ce n’est pas que l’olive. Autour, le vignoble nyonsais fait aussi parler de lui. Cinq communes sont classées en Côtes du Rhône Villages, et surtout, Vinsobres, devenu en 2006 le premier cru de la Drôme provençale. Des vins de caractère, bien ancrés dans leur terroir, qui accompagnent à merveille les produits locaux.
Et puis il y a tout le Haut Pays Nyonsais, classé en Vins de Pays des Baronnies, preuve que la vigne, ici, fait partie du paysage autant que de l’assiette.
Le terroir nyonsais, c’est aussi la truffe noire, qui aime les terrains de moyenne altitude. Un produit discret, mais très recherché, comme tout ce qui est bon, finalement.
Ajoute à ça les miels dde Nyons lavande, acacia, romarin, châtaignier et les productions fruitières réputées : l’abricot, l’« Orangé de Provence », et la cerise. Là encore, on parle de produits agricoles façonnés par le climat et le savoir-faire local.
Quand on arrive à Nyons aux beaux jours, impossible de passer à côté des champs de lavande. La lavande et le lavandin sont partout, jusque dans les commerces, sous forme d’essences, d’extraits et de produits dérivés.
Le jardin des arômes de Nyons regroupe un grand nombre d’essences locales et rappelle que la Drôme est, toutes espèces confondues, le premier producteur français de plantes à parfum, aromatiques et médicinales. Là, on comprend vite pourquoi on parle d’une vraie vocation provençale des Baronnies.
En plein pays oléicole et viticole, une brasserie artisanale s’est installée à Nyons. Elle produit une bière sans colorant, sans additif, ni conservateur, aromatisée avec des ingrédients bien de chez nous : petit épeautre, badiane, figue, tilleul des Baronnies.
Et depuis 2005, un autre savoir-faire s’est fait une place : le vinaigre artisanal, décliné avec des essences de sauge, d’aneth, de sureau, d’échalote ou d’hysope. Des produits originaux, mais toujours enracinés dans le terroir.
Derrière tout ça, il y a des femmes et des hommes. La coopérative du Nyonsais, créée en 1923, fédère aujourd’hui plus de 1 100 agriculteurs. Elle transforme les raisins de 1 400 hectares de vignes et les olives de 600 hectares d’oliviers pour produire huiles d’olive et olives noires AOC de Nyons.
Les moulins nyonsais: Vignolis, Dozol Autrand, Ramade, Richard perpétuent ce savoir-faire. Et avec Olive & Sens, la Maison des Huiles d’Olive et Olives de France, Nyons partage désormais cette culture oléicole avec le grand public, à travers visites, expositions et dégustations.
Ah, les croquettes de Nyons des petits biscuits secs aux amandes, bien croquants, comme on les faisait avant. À côté d’un café qui fume après le marché, c’est presque un rituel ici. Simples, sans chichi, juste bonnes. Et avec un verre de vin doux en fin de repas… je te dis pas, ça glisse tout seul.
Et puis faut pas oublier les pognes de Nyons. Une brioche parfumée, moelleuse, qui sent bon la fleur d’oranger et les goûters d’autrefois. Ici, on la coupe en grosses tranches, on la partage sans compter, au petit-déj comme au dessert. Une pogne sur la table, c’est un peu comme dire : prends ton temps, t’es chez nous.
Et enfin, le Picodon. Petit fromage de chèvre AOP, bien connu sur le marché de Nyons. Son nom veut dire “petit qui pique” et c’est vrai ! Jeune, il est doux ; bien affiné, il a du caractère. En hiver, certains l’aiment dans l’huile ou à la méthode de Dieulefit, encore plus corsé. Avec du bon pain, un peu de miel ou une confiture de figues et un verre de vin, bien sûr. Parce qu’ici, le bon goût, ça se partage.
Que tu sois de passage ou installé dans le coin, le terroir de Nyons se découvre toute l’année : dégustation d’huile d’olive, visite de moulins, circuits courts, vente à la ferme, marchés provençaux. Ici, on ne consomme pas le terroir, on le rencontre.
L’Agneau des Baronnies
Là-haut, juste au-dessus de Nyons, dans les montagnes, on élève l’agneau des Baronnies comme on l’a toujours fait. Les bêtes broutent tranquille, entre thym et romarin, l’air pur et le soleil en prime. Résultat ? Une viande tendre, fine, parfumée, celle qu’on garde pour le dimanche ou les grandes tablées. Un agneau qui a du goût, parce qu’il a pris le temps de vivre, tout simplement.
Et puis y a le tilleul. Ah ça Nyons, ça a longtemps été la capitale du tilleul, faut pas l’oublier. Dans les villages autour, comme Bénivay-Ollon, on le récoltait à la main, avec soin. En infusion, le soir, c’est la tisane qui calme tout, même les esprits un peu pressés. Mais ici, le tilleul, c’est pas qu’une boisson : c’est un bout d’histoire, un parfum d’été, un souvenir d’autrefois qui revient dès la première gorgée.
Alors oui, je te vois venir : le nougat, on dit toujours que c’est Montélimar. Et c’est vrai.
Mais à Nyons, on ne fait jamais les choses tout à fait comme ailleurs.
Ici, le nougat, on le connaît à notre manière. Avec le miel du coin – souvent de lavande ou de romarin , de belles amandes, parfois un peu de pistache, et surtout ce savoir-faire provençal qu’on partage sur les marchés. Pas besoin d’usine ni de grandes enseignes : une tranche de nougat coupée à la main, posée sur le comptoir, et te voilà reparti avec un sourire.
À Nyons, le nougat, c’est le petit plaisir qu’on glisse après le café, celui qu’on offre aux amis de passage en disant : “Tiens, goûte ça, c’est du pays.”
Moelleux ou plus croquant, blanc ou un peu doré, il sent bon la Provence et les fins de repas qui traînent.
Bref même si le nom vient d’ailleurs, le nougat, ici, on l’a adopté. Et comme tout ce qu’on adopte à Nyons, on le fait à notre goût.
Juste derrière Nyons, dans les Baronnies provençales, on cultive le petit épeautre de Haute-Provence, le fameux blé des Gaulois. Autant te dire que c’est pas une céréale pour les rigolos. Rustique, costaud, pleine de goût, ça tient au ventre et ça te cale un bon moment. Ici, on le cuisine en peltotto, façon risotto du pays. C’est sain, nourrissant, digeste… et parfait pour affronter le Pontias quand il te coupe le souffle au coin de la rue. Le petit épeautre des Baronnies, c’est simple : t’en manges, t’es prêt pour la journée.
Les fruits confits, c’est une grande tradition de Provence. À Nyons, on trouve encore des fruits confits artisanaux : melon, clémentine, abricot confits lentement, bien brillants, comme des bijoux sur la table. C’est le goût des fêtes de fin d’année, celui de Noël, du café qui traîne et des assiettes qu’on ne débarrasse jamais trop vite. Un petit morceau de fruit confit, et hop, te voilà replongé en enfance, sans même t’en rendre compte.
Et puis la lavande, à Nyons, on ne fait pas que la regarder pousser. Même en hiver, elle est là, en sirop de lavande, en glace à la lavande, et en douceurs qui sentent bon la Provence. Le truc du coin, le vrai ? Un trait de sirop de lavande dans un verre de vin blanc : le fameux Kir nyonsais. Surprenant la première fois… mais après, tu y reviens. À Nyons, la lavande, on la respire, on la regarde et surtout, on la goûte.