Alors, imagine-toi sous un vieil olivier de la Drôme ! par ex à Nyons au hasard, l’amphore antique à portée de main, un petit café qui fume et les cigales en fond sonore. Nos lointains ancêtres, les chasseurs‑cueilleurs du Néolithique, picoraient déjà des olives sauvages comme on grignote des chips aujourd’hui. Quand l’agriculture a débarqué, il y a quelque huit mille ans dans le Croissant fertile, on a commencé à planter des oliviers, à creuser des moulins à huile et à transformer la récolte en ce liquide doré qu’on utilisait pour conserver la bouffe, cicatriser les bobos, se tartiner la tronche et même alimenter les lampes à huile.
Avec les Phéniciens, puis les Grecs et enfin les Romains, l’huile d’olive est devenue l’or vert de la Méditerranée. On la stockait et transportait dans ces grandes amphores en terre cuite – un vrai Uber Cargo de l’époque – et elle a conquis tous les ports du bassin méditerranéen. Tu la retrouves dans les mythes anciens : Athéna qui offre l’olivier à Athènes, les rites égyptiens, les légendes mésopotamiennes, et jusqu’à la Bible, l’Évangile ou le Coran, où elle symbolise la paix et la vie éternelle.
Un jour, des chercheurs près de Naples sont tombés sur une bouteille de verre vieille de plus de deux mille ans, avec encore des résidus d’huile à l’intérieur : la preuve physique que nos aïeux ne juraient que par ce breuvage ! À la Renaissance, l’Italie s’est hissée au sommet de la production mondiale, et aujourd’hui, tous les pays du pourtour méditerranéen chérissent l’olivier comme un trésor national.
Alors la prochaine fois que tu verses un filet d’huile d’olive sur ta salade ou que tu trempes ton pain dedans, pense à ces millénaires d’histoire : un petit bout de nature, de paix et de vie qui coule dans ta cuisine.
Je vais vous dire un truc : je pensais pas qu’un jour je parlerais d’huile d’olive avec autant de passion. Et pourtant… tout a commencé à Nyons, lors d’un petit séjour entre amis dans la Drôme, juste avant mon arrivé à Nyons pour de longues années, je suis maintenant habitant ..... On se baladait tranquille dans le vieux centre, un peu par hasard, quand on est tombés sur un moulin. Curieux, on est entrés. Là, un monsieur nous a fait goûter un petit bout de pain trempé dans une huile dorée… et bam. Coup de foudre immédiat. C’était l’huile d’olive de Nyons, et depuis, je peux plus m’en passer.
Depuis ce jour-là, j’en commande régulièrement. Mais genre, vraiment régulièrement. J’en consomme tous les jours, à la cuillère, le matin à jeun. Une bonne cuillérée bien verte qui vient vous réveiller la bouche avec ce petit piquant dans la gorge – ce qu’on appelle l’ardence, apparemment. C’est pas désagréable, au contraire, c’est comme un mini coup de fouet naturel. Et ça, on m’a dit que c’était signe d’une excellente huile, pleine de polyphénols. Bon pour le goût, bon pour la santé. Banco.
Mon huile préférée vient souvent du Moulin Dozol-Autrand, en plein cœur de Nyons. C’est une vraie institution là-bas, et leur fruité noir a ce côté mûr et rond que j’adore. Mais j’ai aussi testé celle de l’Huilerie Richard, pas loin du marché. Plus douce, presque crémeuse, mais toujours ce goût d’olive bien présent. C’est marrant, parce qu’à chaque moulin, c’est la même olive – la fameuse Tanche, cette variété noire unique des Baronnies – mais chaque producteur en tire une expression différente. Un peu comme le vin, quoi.
L’huile d’olive de Nyons AOP, c’est vraiment un bijou. Elle a ce goût fruité, légèrement amer, parfois poivré, jamais agressif. Parfaite sur une tomate fraîche, des légumes grillés, ou même juste sur du pain avec un peu de sel. Et cette odeur ! Rien que l’ouvrir me ramène direct en Provence.
Côté pratique, les bouteilles sont bien fichues : opaques, avec un verseur propre, pas de gaspillage, pas de coulures. Franchement top. Le seul truc que je trouve à redire, c’est l’emballage des colis. Une fois, j’ai reçu un carton rempli de polystyrène, comme si j’avais commandé une télé. Bon, au moins, rien n’avait fui. Mais j’ai passé un quart d’heure à tout balancer au tri…
En tout cas, à chaque fois que je goûte cette huile, j’ai l’impression de recevoir un petit rayon de soleil provençal dans mon assiette. Ce n’est pas qu’une huile, c’est un bout de terroir, un savoir-faire ancestral. Et honnêtement, y’a rien de mieux pour commencer la journée – ou la finir. Essayez-la une fois, vous verrez : impossible de revenir à une huile basique après ça.
Alors si vous passez à Nyons, poussez les portes des moulins, goûtez, discutez avec les producteurs. Et repartez avec une bouteille ou deux. Ou trois. Vous verrez, vous en parlerez comme moi, avec un sourire un peu bête mais sincère. Parce que l’huile d’olive de Nyons, c’est pas juste un produit : c’est une petite joie quotidienne.