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Nyons et ses Chevaliers de l’Olivier : Olivades, Alicoque et fêtes provençales incontournables
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Nyons : Olivades, Alicoque et confrérie de l’Olivier
À Nyons, en Drôme provençale, l’olivier est bien plus qu’un arbre : c’est un symbole. Après le gel catastrophique de 1956, plusieurs passionnés eurent peur de voir disparaître ces oliviers centenaires. En 1963, l’ingénieur agronome Pierre Bonnet, l’ancien préfet René Duchet et le général Henri de Vernejoul créèrent la Confrérie des Chevaliers de l’Olivier pour « défendre l’olivier dont l’existence même était menacée ». Dès 1964, ils lancèrent les Olivades, fête populaire consacrée à l’olive noire de Nyons, puis vingt ans plus tard la Fête de l’huile nouvelle, surnommée Alicoque. Ces manifestations rythment encore l’année des Nyonsais.
La confrérie est une association loi 1901. L’assemblée générale élit un conseil d’administration qui désigne un bureau : un président (le Grand-Maître), deux vice-présidents (les Grands Chanceliers), un maître de cérémonie (Grand Chambellan), un secrétaire (Tabellion), un trésorier (Grand Argentier) et trois dégustateurs (Maîtres Tastaires). Depuis octobre 2022, Vincent Coupon est le septième Grand-Maître, entouré d’une équipe de bénévoles : Christian Teulade et Francis Jacquet comme vice-Grand-Maîtres, Jean-Marie Chauvet Tabellion, Aurore Amourdedieu aux réseaux sociaux et André Dujardin comme Grand Argentier. Pour devenir chevalier, il faut être présenté par un parrain et que la majorité du Grand Conseil approuve la proposition. Chaque année, une vingtaine de personnalités issues de différents horizons rejoignent les rangs de la confrérie.
Le rituel d’intronisation est amical et solennel. Au cours d’un « chapitre » public, l’impétrant prête serment de « défendre l’olivier et toutes les richesses matérielles et spirituelles qu’il représente ». Guidé par son parrain, il goûte une olive noire AOP de Nyons et quelques gorgées de vin des Côtes-du-Rhône. Le Grand-Maître l’accueille, l’adoube avec un rameau d’olivier et le parrain lui remet la médaille attestant son intronisation. Par la suite, les chevaliers les plus méritants peuvent devenir « majoral » et revêtir la cape et le chapeau.
Au fil des décennies, la confrérie a suscité et porté de nombreuses fêtes populaires. Les Olivades célèbrent les olives noires de Nyons préparées en saumure, « cette préparation nécessitant de longs mois après récolte ». L’Alicoque met en lumière l’huile fraîchement pressée lors du premier week-end de février, tandis que la Fête de l’Olive Piquée, en décembre, honore la méthode traditionnelle des olives piquées. Enfin, la Fête de l’olive et de l’huile à Buis-les-Baronnies, mi-janvier, met à l’honneur les produits emblématiques de l’AOP Nyons.
L’atmosphère conviviale de ces manifestations est décrite avec tendresse. Pendant les Olivades, des fanions aux couleurs des confréries décorent les ruelles et un grand marché provençal s’étend dans tout le centre. Le samedi après-midi, la Confrérie des Chevaliers de l’Olivier défile en costumes d’apparat, suivie de la Reine de Nyons et de ses dauphines sur un char. La soirée se poursuit par un repas géant sous les platanes avec la fameuse brouillade aux olives et des concerts gratuits. Tout le monde partage le vin local et la convivialité est de mise.
La Fête de l’Olive Piquée raconte également une histoire de famille. Une habitante se souvient de son grand-père qui sortait un pot d’olives piquées à Noël. Ces olives, piquées une à une et recouvertes de gros sel, demandent deux semaines de patience pour perdre leur amertume. Le matin de la fête, la place de la Libération se transforme en grand marché : olives, huile fraîche, miel, fromage et vins du Nyonsais y sont vendus. Les chevaliers défilent, procèdent aux intronisations et offrent le verre de l’amitié. L’après-midi se poursuit avec des démonstrations de piquage et des concours de dégustation. Cette fête est considérée comme « l’âme de Nyons », où l’on célèbre la chaleur humaine et la mémoire commune.
Si l’olivier prospère à Nyons, c’est grâce à un micro-climat exceptionnel. La vallée de l’Eygues est protégée des vents par la montagne de la Lance ; on y compte plus de 2 500 heures de soleil, voire 2 800, soit autant que certaines villes de la Côte d’Azur. Les hivers y sont doux, les étés chauds mais tempérés par le vent du Pontias, et l’ensoleillement dépasse 300 jours par an. Cette douceur permet la culture des olives, mais aussi des citronniers et des mandariniers ; on comprend alors pourquoi Nyons est surnommée le « Petit Nice ».
Aujourd’hui, la Confrérie des Chevaliers de l’Olivier perpétue cet héritage en intronisant de nouveaux ambassadeurs, en participant aux fêtes locales et en défendant l’oléiculture. Pour découvrir l’ambiance des Olivades, consultez cet article.