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Nyons, elle ne s’est pas faite en un jour, la bougresse. Des peuples de passage aux guerres, du commerce aux oliviers bien plantés, elle a tout vu passer. Ici, je te raconte son histoire à travers les grandes questions, depuis les toutes premières traces humaines jusqu’au patrimoine et aux traditions qui font encore battre le cœur de la ville aujourd’hui.
Alors là, on remonte très, très loin, bien avant les olives et les terrasses au soleil. Des fouilles ont montré que des gens vivaient déjà dans le coin dès le Néolithique, vers 3500 av. J.-C., des types qui savaient tailler la pierre et cuire la poterie. Plus tard, on retrouve des poteries grecques qui prouvent que les marchands d’outre-mer passaient déjà par ici, avant que les Romains ne fondent la cité de Noiomagus, future capitale des Voconces. Nyons n’apparaît officiellement sous le nom de Niomes qu’en 972, dans un acte religieux, et aujourd’hui encore, au musée d’Archéologie et le long du sentier des Pontias, tu peux marcher au milieu de ces souvenirs de très longue mémoire.
À l’époque romaine, Nyons portait un nom qui sent bon le latin : Noiomagus. Ce n’était pas un simple hameau perdu, mais le centre d’une tribu locale, les Voconces, plus précisément les Noiomagenses, qui animaient la vie du coin. Sa position en faisait un point de passage stratégique sur la route entre Vaison et Luc, un vrai carrefour pour les voyageurs et les marchands. On retrouve encore aujourd’hui des traces de cette époque, comme des inscriptions, des sépultures romaines et des ruines perdues dans la campagne, que le musée local rassemble patiemment pour raconter cette Antiquité nyonsaise.
Si tu regardes bien le sol de nos collines, tu peux encore tomber sur des petits morceaux de céramique d’origine grecque, vestiges des échanges avec ces marins commerçants qui sillonnaient la Méditerranée. Les Romains, eux, ont laissé des empreintes plus lourdes : restes de villas, fermes agricoles, constructions dispersées, et même un ancien milliaire une borne routière découvert en ville. Aujourd’hui, tout ce passé est remis en lumière au musée d’archéologie, et quand tu te balades le long de l’Eygues ou que tu traverses le Pont Roman, tu marches dans les pas de ces anciens qui ont façonné le paysage.
Après la chute de l’Empire romain, le coin n’a pas été de tout repos : au Ve siècle, des peuples germaniques comme les Wisigoths déferlent sur la région. Puis, entre le VIIIe et le Xe siècle, ce sont des bandes venues du sud, qu’on appelle alors Sarrasins, qui multiplient les razzias et les incursions. Tous ces remous poussent les habitants à se regrouper, à se fortifier et préparent petit à petit l’installation du régime féodal. Nyons passe alors sous la domination de seigneurs locaux liés au royaume de Bourgogne, rattaché à l’Empire germanique, et la tour Randonne, bâtie plus tard au XIIIe siècle par la baronne de Montauban, vient symboliser ce nouveau monde de châteaux et de pouvoirs seigneuriaux, aujourd’hui transformée en chapelle dominant la ville.
Les barons de Mévouillon et de Montauban, c’était un peu les “grandes familles” du coin au Moyen Âge, celles qui décidaient de beaucoup de choses depuis leurs hauteurs. Sous leur autorité, Nyons se couvre de fortifications et de bâtiments défensifs, comme la forteresse du Maupas et la célèbre tour Randonne. Cette tour, construite vers 1280 par la baronne de Montauban, servait à la fois de donjon, de prison et de symbole de puissance, avant d’être transformée en chapelle. Aujourd’hui, elle veille toujours sur la ville depuis son promontoire, offrant un superbe point de vue aux visiteurs qui grimpent jusque-là-haut.
Le prieuré Saint-Césaire, c’était un ancien monastère rattaché à une grande abbaye du sud, celle de Saint-Césaire d’Arles. À Nyons, on avait un prieuré féminin qui a existé du IXe au XVIIIe siècle, une véritable maison de religieuses qui géraient des terres et exerçaient un pouvoir bien réel sur la ville. Pendant des siècles, les abbesses ont été des seigneures à part entière, avec un vrai poids dans la vie locale. En plein centre-ville, l’ancienne place Saint-Césaire rappelle encore leur présence, même si la demeure qui abritait le prieuré est aujourd’hui devenue une “maison des services publics” bien plus moderne dans sa fonction que dans ses murs.
Le consulat, au XIIIe siècle, c’est un peu l’ancêtre de la mairie : un groupe de notables élus chargés d’administrer les affaires de la ville. À Nyons, la mise en place de ce consulat marque les débuts d’une vraie organisation municipale, où les habitants commencent à avoir leur mot à dire. Sous son impulsion, la ville se structure, et plus tard, au XIVe siècle, naît la place du Docteur-Bourdongle, les fameuses Halles, construites par les Dauphins pour accueillir les commerçants. Aujourd’hui, c’est toujours là que bat le cœur du marché hebdomadaire, héritage vivant de cette organisation communale médiévale.
Au début du XIVe siècle, Nyons glisse progressivement sous l’autorité des Dauphins du Viennois, ces princes qui dominent alors une grande partie de la région. En 1309, la seigneurie est officiellement confiée au Dauphin, et en 1337, une charte de libertés est accordée aux habitants, ce qui renforce l’autonomie de la ville. Même lorsque le Dauphiné est vendu à la couronne de France en 1349, ces avantages ne sont pas supprimés, ce qui est plutôt un bon coup de chance pour les Nyonsais. L’architecture médiévale, avec la tour Randonne ou les Halles, garde encore aujourd’hui la signature de ce patronage dauphinois, rappelée par des panneaux d’histoire dans les rues.
La charte de 1337, c’est un peu la grande lettre de liberté des Nyonsais : elle accorde “de larges libertés” aux bourgeois, ce qui veut dire une justice plus locale, des droits sur les foires et les marchés, et une meilleure maîtrise de la vie économique. En clair, la ville gagne le droit de s’organiser elle-même au lieu de dépendre entièrement d’un seigneur lointain. Cette tradition se retrouve encore aujourd’hui dans le marché du jeudi sur la place du Docteur-Bourdongle, directement issu de ces privilèges médiévaux, et les ruelles alentour dessinent toujours le plan urbain de l’époque.
Pour se rendre compte de la richesse de Nyons au XIVe siècle, il suffit de lever les yeux aux Halles et au Pont Roman. Les Halles, sur l’actuelle place du Docteur-Bourdongle, ont été construites par les Dauphins pour agrandir le centre et offrir un bel espace couvert aux marchands, avec arcades, piliers et échoppes qui sentent bon l’histoire. Le Pont Roman, lui, relie les deux rives de l’Eygues avec une seule grande arche, construit entre 1341 et 1409, un véritable tour de force technique à l’époque. Classé Monument Historique, ce pont, avec les Halles, forme aujourd’hui encore un duo incontournable pour quiconque veut comprendre le passé médiéval de la ville.
Ce qui fait la renommée du Pont Roman, c’est sa hardiesse : une seule arche de 43 mètres d’ouverture, lancée au-dessus de l’Eygues au XIVe siècle, à plus de 18 mètres de hauteur. Pour les ingénieurs du Moyen Âge, c’était un petit exploit, et son inauguration en 1409 a marqué les esprits. Classé Monument Historique, il est souvent cité parmi les plus beaux ponts de ce type en France, et en 2009, la ville a célébré ses 600 ans en grande pompe. Aujourd’hui, quand tu le traverses à pied, tu peux admirer en contrebas les anciens moulins à huile, qui rappellent combien l’olive a toujours été au cœur de la vie nyonsaise.
Au XVIe siècle, Nyons devient une vraie place forte protestante au cœur du Dauphiné, dans une région où les réformés sont nombreux. Pour se protéger, les habitants renforcent les défenses et font bâtir une citadelle vers 1585 sur la rive gauche de l’Eygues, sorte de verrou militaire au-dessus de la ville. Mais avec les décisions du roi Louis XIII, notamment après 1622, la politique change : il est décidé de démanteler les places fortes protestantes, et la citadelle de Nyons n’échappera pas à la règle. Restent aujourd’hui les murailles de la vieille ville, qui gardent la mémoire de cette époque où Nyons vivait sous la menace et les tensions religieuses.
La citadelle, fièrement dressée vers 1585 pour protéger la place protestante, n’a pas connu une longue retraite paisible. Au début du XVIIe siècle, Louis XIII ordonne la destruction des forteresses jugées trop remuantes, et les travaux de démolition commencent en 1633. On rase les bâtiments principaux, mais on conserve une partie des remparts, des tours et des enceintes pour garder malgré tout une protection autour de la ville. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’un chapelet de ruines et de murs perdus dans le quartier des Forts et du Maupas, que l’on peut découvrir en suivant un circuit historique qui fait revivre cette forteresse disparue.
L’église Saint-Vincent, c’est la grande paroissiale de Nyons, le repère spirituel du centre-ville, dédiée au saint du même nom. L’édifice actuel a été reconstruit au début du XVIIe siècle, après les convulsions des Guerres de Religion, et offre une vaste nef romane flanquée de dix chapelles latérales, où chaque autel raconte une petite histoire. À l’intérieur, on peut voir de beaux retables et des autels provenant de l’ancien monastère de Saint-Césaire, ainsi que le mausolée de Philis de La Charce, figure héroïque locale. En levant les yeux, on remarque aussi la statue de la Vierge au-dessus du porche et un tableau de la Nativité dans le style des grands maîtres, qui donne à l’ensemble une atmosphère à la fois simple et majestueuse.
Philis de La Tour de La Charce, pour nous autres, c’est un peu la “Jeanne d’Arc du Dauphiné”. Née en 1645 dans une famille de la région, elle se distingue très jeune par son caractère bien trempé, au point d’être déjà maître de camp à quinze ans. En 1692, lorsque les troupes piémontaises menacent le Dauphiné, elle rassemble les habitants, aiguillonne les paysans et prend la tête de la résistance locale. Son courage et son rôle de chef de guerre lui ont valu une place à part dans la mémoire régionale, et son nom résonne encore dans les histoires que l’on se raconte à Nyons.
L’épisode le plus célèbre de la vie de Philis se déroule en 1692, face aux troupes du duc de Savoie qui avancent vers le Dauphiné. Armée de ses pistolets et de son sabre, elle prend le commandement d’un groupe de paysans et se porte à leur rencontre près du col de la Fromagère. La légende raconte qu’elle réussit à stopper l’offensive ennemie et à repousser les Piémontais, acte qui sera vécu comme une vraie victoire pour la région. Cet exploit, répété de génération en génération, a fait d’elle une figure populaire et quasi mythique, symbole du courage dauphinois.
Si tu veux rendre visite à Philis, le premier endroit où aller, c’est l’église Saint-Vincent de Nyons, où son mausolée baroque est toujours conservé. On y trouvait aussi autrefois ses armes personnelles, pistolets et sabre, exposées comme de véritables reliques de son épopée. Plus loin, à Grenoble, une statue équestre réalisée par le sculpteur Campagne trône dans le jardin des Dauphins, rappelant son rôle de chef de guerre à l’échelle du Dauphiné. Et en flânant dans la région de La Charce, on peut encore deviner l’emplacement de son château et apercevoir des plaques qui portent son nom, comme des clins d’œil de l’histoire.
À la fin du XVIIe siècle, Nyons compte une forte population protestante, bien ancrée dans la vie économique et sociale. Quand l’Édit de Nantes est révoqué en 1685, c’est un coup terrible : de nombreuses familles huguenotes choisissent ou sont contraintes de partir, vidant la ville d’une partie de ses habitants les plus actifs. L’économie locale en souffre, les ateliers ferment ou tournent au ralenti, et la pratique religieuse se trouve profondément bouleversée. Au fil du temps, le catholicisme reprend le dessus, des temples deviennent églises ou chapelles, et cette période douloureuse est aujourd’hui racontée dans les musées et les visites guidées du vieux Nyons.
À la Révolution, Nyons ne reste pas plantée sur le bord du chemin : elle devient chef-lieu de canton puis de district en 1790, ce qui lui donne un vrai rôle administratif dans la nouvelle organisation du pays. Plus tard, le Premier Consul Bonaparte confirme cette importance en faisant de Nyons un chef-lieu d’arrondissement, renforçant encore son statut de petit centre politique et juridique. L’ancien palais de justice et la mairie actuelle portent la marque de cette époque où la République s’enracine dans les institutions locales. Contrairement à d’autres villes, Nyons ne se signale pas par des réactions spectaculaires au coup d’État de 1851, ce qui lui donne une image de cité fidèle mais calme.
Au XIXe siècle, Nyons commence à sortir de son corset médiéval : la ville déborde enfin de ses vieux remparts et s’étend vers l’est. On trace de nouvelles routes carrossables, on endigue l’Eygues pour protéger les habitants des crues, et on construit un grand collège en 1823, signe que l’instruction devient une priorité. Dans le même mouvement, des bâtiments publics voient le jour : écoles, casernes, édifices administratifs, sans oublier la fontaine monumentale de 1871 qui orne encore la place. Peu à peu, Nyons prend un visage plus moderne tout en gardant ce charme ancien qui fait aujourd’hui sa réputation.
L’année 1835 n’a pas été tendre avec la Drôme, et Nyons n’a pas été épargnée : une lourde épidémie de choléra frappe la population et fait de nombreuses victimes. La peur s’installe, les familles sont endeuillées, mais une fois la crise passée, la ville ne se laisse pas abattre et la démographie repart doucement. Les autorités tirent les leçons de ce drame et décident d’améliorer l’hygiène : on creuse de nouveaux canaux, on aménage des accès plus propres et mieux organisés. Aujourd’hui, une stèle rappelle cette page sombre, et les archives, comme la salle d’histoire du musée, gardent les traces des noms et des vies emportées.
Au XIXe siècle, les campagnes de Nyons encaissent deux coups très durs : d’abord le phylloxéra, un petit insecte qui ravage les vignes et met à terre une grande partie de la production viticole. Ensuite, c’est la maladie du ver à soie qui attaque les mûriers et ruine la sériciculture, autre pilier de l’économie locale. Face à ces calamités, beaucoup de cultivateurs n’ont d’autre choix que de partir chercher du travail ailleurs, et la campagne se vide. Mais ces crises poussent aussi les habitants à se réinventer : on se tourne vers d’autres cultures, notamment l’oléiculture et les fruits, et on crée des coopératives agricoles qui poseront les bases de l’économie du XXe siècle.
Quand la ligne de chemin de fer Pierrelatte–Nyons est inaugurée en 1897 par le président Félix Faure, c’est un peu comme si on branchait la ville sur une prise de courant moderne. Le train permet aux visiteurs du nord de débarquer plus facilement dans la vallée, et surtout, il facilite l’exportation de l’huile, des fruits et de la soie vers la vallée du Rhône et au-delà. La gare, située au nord de la ville, devient un point de passage important, même si la ligne finira par disparaître. De nos jours, on a réaménagé l’ancien tracé en promenade, et le vieux dépôt rappelle ce temps où la locomotive était reine.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Nyons ne reste pas passive : la ville et les environs deviennent un foyer de résistance contre l’occupation allemande. Des maquis s’installent dans les montagnes et les collines alentour, des opérations clandestines sont menées, et des affrontements éclatent non loin de la cité. En reconnaissance de cet engagement, Nyons reçoit plus tard le titre honorifique de “Ville Compagnon de la Libération”, gravé dans la mémoire locale. Les noms de rues comme l’avenue de la Libération ou la place Adrien Bertrand, ainsi que les salles consacrées à cette période au musée, rappellent encore cette page héroïque du XXe siècle.
L’hiver 1955-1956 reste gravé dans la tête de tous ceux qui aiment l’olive : un froid exceptionnel s’abat sur la région et tue une grande partie des oliviers, pourtant réputés robustes jusqu’à des températures très basses. Les arbres de la variété Tanche, qui font la fierté de Nyons, sont durement touchés, et des vergers entiers semblent perdus. Pour les oléiculteurs, c’est un désastre économique et moral, comme si on arrachait une partie de l’âme du pays. Mais cet épisode dramatique va aussi déclencher une remise en question profonde des méthodes de culture et d’entretien des oliveraies.
Après le gel terrible de 1956, les producteurs ne se résignent pas : ils s’organisent, se regroupent et décident de replanter intelligemment les oliviers. La coopérative Vignolis devient un acteur central de cette renaissance, en structurant la filière et en donnant une vitrine à l’huile et aux olives de Nyons. À force de travail, la production gagne en qualité, et en 1994, l’olive noire de Nyons obtient enfin le label d’Appellation d’Origine Protégée, reconnaissance d’un savoir-faire unique. On crée aussi un musée de l’Olivier, accolé à la coopérative, où l’on montre les anciens moulins, les vieux pressoirs et tous ces outils qui racontent comment l’oléiculture est passée du désastre à l’emblème d’un tourisme vert fier de ses racines.
Nyons, ce n’est pas qu’un village de cartes postales, c’est aussi une petite cité de musées. Le Musée d’Archéologie et d’Histoire de Nyons et des Baronnies, installé dans l’ancienne école où enseignait René Barjavel, déroule la préhistoire, l’époque gallo-romaine et le Moyen Âge avec des objets, des maquettes et des panneaux bien faits. On y découvre, entre autres, la légende de Saint Césaire et les vies des populations qui ont habité ces collines. Non loin de là, la Scourtinerie de Nyons, ancienne filature transformée en musée, montre la fabrication des scourtins, ces paillassons tressés qui servaient autrefois pour la presse à huile ou d’autres usages. Ces visites complètent à merveille le musée de l’Olivier, pour qui veut comprendre la vie quotidienne d’autrefois.
À Nyons, l’olive noire de variété Tanche, c’est un peu la star du pays, auréolée depuis 1994 d’une Appellation d’Origine Protégée. La ville se situe à la limite nord de la culture de l’olivier, ce qui lui donne un climat particulier, adouci par le fameux vent du Pontias qui protège les vergers des grands froids. Pour comprendre cette histoire d’amour entre Nyons et l’olive, le musée de l’Olivier à l’Espace Vignolis est un passage obligé : on y voit les anciens outils, les méthodes de récolte et de fabrication de l’huile. On peut ensuite marcher sur le sentier des oliviers dans les collines, et en décembre, la fête des Olivades fait vibrer la place du marché au rythme des dégustations et de la convivialité.
La scourtinerie de Nyons, c’est un petit trésor industriel encore vivant : la dernière usine en France à fabriquer des scourtins, ces paillassons en fibres végétales qui servaient autrefois dans les pressoirs à huile ou comme tapis rustiques. Installé en plein centre-ville, cet atelier devenu musée raconte l’histoire de ce métier d’artisan, avec ses métiers à tisser, ses bobines de chanvre et de coco, et ses gestes précis transmis de génération en génération. En visitant la scourtinerie, on peut voir un ouvrier tisser un scourtin sous nos yeux, preuve que certaines traditions, ici, ne se contentent pas d’être dans les livres : elles continuent de vivre au bout des doigts.
Aujourd’hui, Nyons reste une ville qui vit au rythme de ses traditions. Le jeudi matin, le grand marché provençal anime la place du Docteur-Bourdongle comme il le fait depuis le Moyen Âge, avec ses étals de fruits, d’olives, de fromages et de savons. En hiver, la fête des Olivades met à l’honneur l’olive et l’huile, tandis que d’autres foires consacrées aux livres ou aux produits bio attirent curieux et habitués. Les visiteurs peuvent aussi emprunter le sentier des Arômes sur la colline, flâner jusqu’à la Porte Saint-Jacques, dernière porte médiévale encore ouverte, ou découvrir l’écomusée du moulin à huile et les nombreuses fontaines restaurées, comme celle de la Libération. Tout cela fait de Nyons une étape chaleureuse et gourmande en Drôme provençale, où l’histoire et le présent se tiennent encore par la main.